La conférence maghrébine des responsables d'établissements d'enseignement supérieur (COMARES), membre de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) tient depuis hier sa 3ème assemblée générale à l'hôtel Eden Phœnix qui sera clôturée aujourd'hui par l'élection d'un nouveau président et membres du bureau COMARES. Conçue comme un forum permanent de dialogue et d'échange et de partage entre Maghrébins, la COMARES a été créée en 2013 à Constantine. Sa première réunion a été tenue en 2014 à Tunis. Depuis cette date jusqu'à ce jour, nous a expliqué Mme la directrice du bureau Maghreb de l'AUF, Cristina Robalo-Cordeiro, plusieurs projets ont vu le jour. Des projets de coopération, de recherche, projets de mobilité d'étudiants qui a vu l'adhésion de six universités, deux de chaque pays pour une circularité entre les pays du Maghreb. Un prix scientifique a été également institué et sera décerné au lauréat lors de cette assemblée. Le président de la COMARES sortant, Lassaad El Asmi, de la Tunisie estime que «le projet le plus important de cette conférence est de mettre en place un réseau universitaire et fédérer l'ensemble des compétences universitaires sur des thématiques qui intéressent nos universités. Nous avons initié des actions qui sont portées sur l'excellence. Nous avons lancé une action sur la mobilité des étudiants entre les universités». Cependant, la mobilité des étudiants entre les universités n'est pas fluide, nous confie le président sortant. Le problème réside dans le fait que certaines universités n'ont pas adhéré. Selon le même interlocuteur, «cette action a fonctionné entre certaines universités mais pour d'autres c'était un peu plus difficile. On a choisi pour chaque pays deux universités, et chaque université doit envoyer deux étudiants et recevoir deux étudiants en licence. Il y a des universités qui ont pu accueillir et qui ont pu envoyer des étudiants tandis que d'autres universités n'ont pas trouvé de candidats. C'est le cas pour la Tunisie. Les étudiants étaient portés sur d'autres projets. Et peut-être la communication n'était pas assez suffisante pour la motivation. Il est clair que nous avons encore beaucoup de difficultés à communiquer d'une manière fluide entre nos universités». C'est dans le cadre de cet échange que l'université de Guelma a accueilli les étudiants tunisiens de Jendouba et réciproquement pour l'université de Jendouba. Vu les évènements qu'ont vécu ces dernières années les pays du Maghreb, cette coopération s'est également heurtée à des problèmes politiques. M. Lassaad El Asmi a expliqué que «la politique influe sur notre travail. Par exemple, la première assemblée générale a vu la participation d'un très grand nombre de présidents d'universités. La deuxième un peu moins et la troisième encore moins. Moi, je pense que c'est passager, c'est lié au contexte politique actuel». Toutefois, cette 3ème assemblée a été marquée par l'absence des présidents des universités marocaines». Sur ce point, le président sortant a souligné, «deux vice-présidents d'universités marocaines sont présents. C'est à cause du contexte politique actuel. C'est clair que notre réseau dépend fortement des politiques de nos pays. L'implication des universités dépend des politiques des trois pays. Evidemment, les responsables sont liés à la politique. Nous espérons quand même pérenniser nos actions d'une manière indépendante des politiques. C'est pourquoi, nous sommes en train de nous concentrer sur des choses qui nous unissent. L'insertion professionnelle, le problème de massification sont des choses qui nous réunissent. Nous devons nous concentrer sur ces problématiques».