Au lieu des 4 millions de porteurs de cartes de paiement prévus théoriquement par les pouvoirs publics, l'on ne dénombre qu'un million qui n'ont généré que 11 000 transactions, soit moins de 1%, de toutes les opérations réalisées au sein des banques. L'usage de moyens de paiement modernes dont la carte bancaire reste encore trop faible en Algérie. Ce constat d'échec est établi par tous, y compris le directeur général de l'organe de régulation de la monétique. Cette structure est en train de recenser les carences à l'origine de ce flagrant retard qu'accuse le pays dans l'utilisation de cet instrument. Outre ce chantier, elle s'occupe également de la mise en œuvre du paiement par Internet. Au lieu des 4 millions de porteurs de cartes de paiement prévus théoriquement par les pouvoirs publics, l'on ne dénombre qu'un million qui n'ont généré que 11 000 transactions, soit moins de 1% de toutes les opérations réalisées au sein des banques. "Après étude des raisons à l'origine de ce retard, nous avons relevé que le volet information n'a pas été bien pris en charge", explique M. Mouatassam. Pour ce responsable, peu de gens savent que la carte peut non seulement être utilisée pour le retrait, mais aussi servir au paiement des achats et autres factures dans les commerces et hypermarchés... Et s'ils sont au courant, ils ne disposent pas d'un nombre suffisant de TPE (terminaux de paiement électronique) dans leur environnement immédiat. À cela, il y a lieu d'ajouter la frilosité des commerçants à accepter un tel mode de règlement des factures à cause des déclarations au fisc. L'objectif est de démultiplier le nombre de cartes, une activité à la portée des initiateurs. C'est de créer, en outre, davantage de TPE qui, selon M. Mouatassam, nécessite plus de préparation. L'on compte 2 790 TPE en Algérie. Or, uniquement 193 terminaux ont généré les 11 000 transactions. Créée en juin 2014, mais opérationnelle depuis janvier de l'année en cours, l'autorité de régulation envisage ainsi de lancer une campagne d'information et de sensibilisation à destination des grands facturiers afin de les rassurer sur la sécurité des transactions à réaliser. "Je ne m'inquiète pas pour la sécurité des transactions étant donné que les équipements utilisés sont de dernière génération en termes de technologie", a déclaré, hier, Boudiaf Mouatassam sur les ondes de la radio Chaîne III. La généralisation de l'usage de moyens de paiement modernes, dont la carte de paiement et l'e-paiement, figure parmi les priorités du programme du gouvernement. À cet effet, ce Groupement d'intérêt économique de monétique (GIE-monétique), opérationnel depuis janvier dernier, s'est fixé pour objectif d'accélérer, durant l'année 2015, le développement du paiement électronique en Algérie. "L'année 2015 doit être celle de la généralisation de la monétique", a-t-il souligné précédemment, précisant que cet organe de régulation, créé par l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), a été doté des moyens nécessaires pour la mise en œuvre de ses missions. Ce nouvel organisme est essentiellement chargé de la mise en place d'une monétique nationale totalement interbancaire en associant Algérie Poste, tout en assurant l'ouverture sur le monde à travers les deux opérateurs Visa et Mastercard. En plus des banques de la place, cet organe compte aussi la Banque d'Algérie qui y siège pour s'assurer de la sécurité des moyens de paiement, ainsi que de la pertinence des normes applicables en la matière conformément à la réglementation en vigueur. B. K.