Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djebbar, a confirmé le lancement, le 17 avril, des ventes des titres obligataires aux entreprises et au public ainsi que la contribution des banques par la vente des coupures des obligations du Trésor consacrées à cet effet. Il fait savoir que les banques ont reçu les affiches, dépliants et autres outils de communication pour l'information du public qui ont été distribués aux agences bancaires publiques et privées, et ajoute que les coupures relatives à cet emprunt obligataire remises par l'Agence centrale du Trésor sont en cours d'acheminement vers les agences bancaires. Les banques publiques et privées ne sont pas les seules concernées par les ventes liées à l'emprunt obligataire, dit-il, il y a également les bureaux de poste et les trésoreries de wilaya. Il précise que chaque titre, nominatif ou anonyme, pourra, au terme de trois années, être échangé par son détenteur contre sa valeur en monnaie, adjointe d'un bonus de 5% d'intérêt, pouvant être porté à 5,75% au-delà de cette période jusqu'à cinq ans. Il fait remarquer que les banques et les autres établissements concernés prennent un taux rémunérateur de 1% représentant une commission octroyée par l'Etat en contrepartie de leur prestation (offre de guichets, mobilisation des employés des banques pour la vente des obligations). Il rappelle que d'après l'arrêté portant emprunt obligataire, il est ouvert à tout le monde et les obligations peuvent être soit au porteur, c'est-à-dire anonyme, soit nominative, soit sous forme de récépissé pour ceux qui veulent acheter des obligations en bloc, au lieu d'avoir de multiples coupures à préserver. L'intervenant rappelle également que les sommes récoltées des suites de cet emprunt, dont la durée est étalée sur six mois, sont destinées au financement de divers secteurs structurants de l'économie. L'Etat vise donc à assurer le financement d'un certain nombre de ses investissements à travers le recours à l'emprunt obligataire en mobilisant les ressources internes. La tendance à diversifier les sources de financement public de l'économie, précise-t-il, a commencé il y a quelques années déjà par le recours au secteur bancaire pour le financement de projets qui étaient habituellement financés par le budget de l'Etat, par le recours au marché financier également. Il rappelle que le financement des activités des entreprises économiques est un challenge continu pour les banques. Depuis un moment, on enregistre un taux assez soutenu du financement de l'économie par le biais du crédit bancaire pour les entreprises économiques publiques ou privées, l'objectif étant le diversification de l'économie à travers la diversification des financements, du nombre d'entreprises, les secteurs stratégiques porteurs de croissance et de valeur ajoutée. A titre d'exemple, il cite l'année 2015, qui s'est clôturée à plus de 15% de croissance du financement par rapport à 2014. Plus de 40% des crédits vont au secteur privé. Le représentant de l'Abef annonce, par ailleurs, le lancement avant la fin de ce semestre du e-paiement pour, dans une première phase, les grands fournisseurs (eau, électricité, transport aérien, téléphonie mobile, assurances,...), puis les autres services avant de s'attaquer au e-commerce (transactions liées à la livraison de marchandises). En parallèle, il y a, ajoute-t-il, la généralisation de la monétique de paiement de proximité, le paiement par carte bancaire par le biais de laquelle il sera possible, dans un premier temps, de régler ses factures, d'acheter un billet d'avion ou de payer des services. Il signale que ce système sera, par la suite, généralisé aux petits commerces, dont les détenteurs, relève-t-il, sont, pour le moment, rétifs à ce type de paiement et qu'il s'agit de sensibiliser et de convaincre de son bien-fondé. Des 4 000 terminaux de paiement par cartes bancaires que des commerçants ont accepté de voir installés à leur niveau, M. Djebbar indique que leur nombre devrait passer à 22 000 à la fin de l'année 2017 et qu'ils pourront, aussi, accepter les cartes délivrées par Algérie Poste aux détenteurs d'un compte CCP. Le président de l'Abef estime que cette opération est sur la bonne voie et qu'un grand pas sera fait au terme de cette année.