L'Algérien Hamza Bendelladj, le «hacker souriant», 28 ans, a été condamné, mercredi dernier, à 15 ans de réclusion criminelle par la justice américaine et son complice russe, Aleksandr Andrevich Panin, 27 ans, à 9 ans et 6 mois de prison. Les deux pirates informatiques étaient poursuivis pour avoir développé et introduit un malware (logiciel maliciel), connu sous le nom de SpyEye, causant des pertes estimées à près d'un milliard de dollars à des particuliers ainsi qu'à des institutions financières, dans le monde. Utilisé entre 2010 et 2012, ce cheval de Troie a infecté plus de 50 millions d'ordinateurs avant d'être démantelé par le FBI. C'est à l'aide de ce logiciel malveillant que le cracker algérien s'introduisait dans les ordinateurs des banques ou des particuliers pour récupérer les mots de passe et les codes d'identification. Une fois avoir pris le contrôle d'un compte, il était en mesure de le vider en deux ou trois clics. Selon un responsable de la police thaïlandaise, Hamza aurait déjà avoué, lors de son arrestation, qu'il avait piraté plusieurs banques américaines et, qu'en une seule transaction, il pouvait ramasser entre 10 et 20 millions de dollars. D'après la Police fédérale, Hamza Bendelladj, alias «BX1», et son complice russe surnommé sur le web «Gribodemon» ou encore «Harderman», ont réussi à voler l'équivalent de 100 millions de dollars, à l'aide de leur virus. On leur reproche, également de l'avoir revendu à d'autres hackers, dans le monde entier. Quatre de leurs clients, basés au Royaume-Uni et la Bulgarie, ont été, également, interpellés. Suivant l'acte d'accusation, établi en 2011, par un grand jury de l'Etat de Géorgie, Panin a été arrêté à l'aéroport d'Atlanta en 2013. En janvier 2014, il avait plaidé coupable de 23 chefs d'accusation. L'Algérien qui figurait parmi le top 10 des hackers, les plus recherchés par le FBI, a été arrêté, également en 2013, au bout d'une traque de 3 ans, à l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok, en transit entre la Malaisie et l'Egypte. Le hacker, nullement perturbé, n'a pas résisté au moment de son arrestation. Il a juste dit au revoir à sa famille et a suivi les policiers venus l'arrêter. Puis, sa femme et sa fille ont poursuivi leur voyage, vers l'Egypte, sans lui. Menotté et arborant un sourire radieux lors de sa présentation aux médias, sur toutes les photos prises, après son arrestation et qui ont fait la une de la presse internationale, ce que lui valut le surnom de «hacker souriant». A propos de l'utilisation de cet argent, il avait répondu qu'il l'avait dépensé pour voyager et mener une vie de luxe. Par ailleurs, il aurait même fait des dons de millions de dollars à des organisations caritatives palestiniennes. Il avait été extradé 3 mois plus tard aux Etats Unis d'Amérique. Le 26 juin 2015, il avait plaidé coupable des charges retenues contre lui. Une information sur la condamnation à mort du jeune hacker algérien avait fait le buzz, l'année dernière, enflammant les réseaux sociaux en Algérie. L'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique à Alger, Joan Polaschik, avait tenu à démentir officiellement, cette sentence. Sur son compte Twitter, la diplomate américaine a expliqué que «les crimes informatiques ne sont pas des crimes capitaux et ne sont pas punis par la peine de mort». La défense de Hamza Bendelladj compte, quant à elle, faire appel contre cette décision de justice.