Les médecins résidents des établissements sanitaires de la wilaya d'Oran ont observé hier une journée de protestation ponctuée par un piquet de grève à l'hôpital d'Oran pour protester contre la loi sanitaire. Des centaines de médecins ont répondu hier au mot d'ordre lancé par le comité des résidents d'Oran pour contester, selon leurs propos, «la politique employée par le ministère de la Santé qui excelle dans la persécution du jeune médecin». Des centaines de résidents ont commencé à affluer à partir de 10h00 du matin vers le centre hospitalier d'Oran pour observer un piquet de grève. Ils ont ensuite tenu une assemblée générale à l'amphithéâtre situé près du pavillon 5 pour décider des suites à donner au mouvement. Le délégué des médecins résidents que nous avons contacté n'a pas exclu la radicalisation de la contestation dans les prochains jours tout en promettant que la protestation va s'amplifier pour toucher d'autres wilayas de la région et principalement Sidi Bel-Abbès et Tlemcen. Il importe de noter que le recours à la contestation a été décidé le 28 avril dernier lors d'une AG des délégués des médecins résidents qui avait pour but de discuter des modalités de protestation concernant le nouveau projet de loi sanitaire. « Il n'est plus secret que la politique employée par notre ministère excelle dans la persécution du jeune médecin algérien, ce citoyen qui, au quotidien, fait face seul à une population de plus en plus croissante et de plus en plus agressive vu la défaillance d'un système de santé basé sur un concept erroné ou tout au moins obsolète. Il est clair aujourd'hui que pour notre tutelle, nous ne représentons pas plus que des chiffres qu'il faut disperser sur l'ensemble du territoire national, prenant en otages nos vies, nos familles, nos années de sacrifices, nos projets et notre avenir. Et cela se passe malheureusement dans une atmosphère où règne le silence et l'indifférence ( ) ce nouveau projet de loi sanitaire proposé par le ministre de la Santé n'a vu des changements que concernant les mesures répressives à l'encontre des médecins avec des mesures pénales injustifiées, un changement drastique des modalités du service civil qui ouvre le champ à la corruption, à la bureaucratie et à l'abus de pouvoir », lit-on dans le communiqué qui a sanctionné cette AG. Le comité des médecins résidents d'Oran a fait circuler une pétition dans les hôpitaux d'Oran qui a atteint 538 résidents. La totalité a voté contre le projet de loi de santé (519 soit 96.28% ont voté pour la grève comme prochaine action et 19 soit 3.72% ont voté contre la grève comme prochaine action). A l'issue de leur assemblée générale, les médecins résidents ont lancé un ultimatum de 10 jours à la tutelle pour la prise en charge de leur doléances. Sinon, ils auront recours à une grève cyclique de deux jours chaque semaine.