La grève illimitée des médecins résidents entamée hier, a été largement suivie à travers l'ensemble des hôpitaux. C'est ce qu'a affirmé le porte parole du comité autonome des médecins résidents, Merouane Sid Ali qui avait avancé un taux de suivi de 95%.La protestation se poursuivra jusqu'à la satisfaction des revendications. Notre interlocuteur a affirmé que les délégués du comité autonome ont reçu une invitation officielle de la part du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, pour participer dans une commission mixte regroupant des membres du ministère et ceux du comité des médecins résidents. Les membres du comité autonome ont accepté cette invitation en affirmant qu'ils vont se rendre aujourd'hui, au ministère de la Santé avec l'espoir d'obtenir une réponse positive à leurs doléances. Des revendications liées à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles et pédagogiques des médecins résidents, l'augmentation de la prime de contagion et de la prime de garde ainsi que l'abrogation des lois et des décrets portant sur le service civil. Les membres du comité autonome ont affirmé que l'arrêt ou la poursuite de cette grève dépendra des résultats de la réunion aujourd'hui avec des responsables du ministère de la Santé. A Oran, les médecins résidents en grève illimitée, ont lancé un ultimatum d'une semaine à l'adresse de leurs tutelles, menaçant de ne plus assurer les gardes médicales ainsi que le service minimum. C'est ce qu'avait été décidé vendredi dernier lors d'une réunion tenue à Alger. Hier au CHU d'Oran, pas moins de 2000 médecins résidents d'une cinquantaine de spécialités, chirurgie dentaire et pharmacie incluses, ont tenu, avec des pancartes et banderoles, un sit-in devant le siège de la direction de l'établissement avant d'entamer une marche à l'intérieur de l'enceinte, une manière de mieux sensibiliser l'opinion publique sur la justesse de leurs revendications. Dans ce contexte, le comité des résidents en sciences médicales d'Oran a adressé le 26 du mois en cours une correspondance aux chefs de service à travers laquelle il rappelle la plate-forme de revendications ainsi que les solutions préconisées. De même il commente la dernière note du secrétaire général du ministère de la Santé parvenue aux directeurs des hôpitaux et qui stipule que le bon fonctionnement de l'activité hospitalière ne peut être perturbée vu que les résidents sont considérés comme des stagiaires en formation, n'écartant pas d'éventuelles défalcations sur leurs salaires en cas de grève. A ce sujet, les médecins résidents approchés considèrent que cette note contient une contradiction de taille. « Si nous sommes considérés comme des stagiaires en formation, comment expliquer que le responsable auteur de la décision parle de salaires », argumentent-ils. Ils estiment que cette vision est fausse étant donné que la mission des médecins résidents ne peut être négligée à ce point et qu'à contrario, ce sont eux qui assument le plus gros de l'activité hospitalière. Ils se réfèrent également au décret exécutif 96-149 portant sur le statut du résident en sciences médicales, qui stipule, dans on chapitre III, que « les résidents sont astreints à plein temps sous la direction du corps enseignant et sous la responsabilité du chef de service ». Nos interlocuteurs notent la grande compréhension affichée par plusieurs professeurs et chefs de services. Les grévistes déplorent enfin que leurs malades soient pénalisés par cette situation désobligeante. Comme signe d'attachement à leurs malades, les 2000 résidents ont organisé une collecte de sang. A Constantine, les médecins résidents du CHU, affirment qu'ils ont déclenché cette grève illimitée en « réponse à la non satisfaction de notre plate-forme de revendications et à l'entêtement des deux tutelles, le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur ». Le porte parole local du mouvement de protestation, Mouna H. dira : « nous adhérons totalement à la décision du collectif des médecins résidents algériens, appelant à une grève ouverte à partir de ce 28 mars et jusqu'à ce que les deux tutelles acceptent d'engager des négociations sérieuses avec les représentants du collectif ». Les 600 médecins résidents du CHU, sont motivés et mobilisés souligne-t-elle. « Pour ce premier jour nous avons organisé un piquet de grève et envisageons aussi d'organiser des marches à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital de temps en temps. Parce que jusqu'à maintenant, nous n'avons rien de concret en main », dira-t-elle. « A nos revendications claires et précises, les tutelles en question ne nous ont fait que des promesses. Ce que nous demandons, c'est un engagement clair qui ne peut l'être qu'au moyen d'un document écrit et paraphé par les deux ministres. » Ainsi, nous n'avons aucune garantie sur la révision du statut particulier du médecin résident, la suppression des examens intercalaires, celle du service civil, la revalorisation des primes de contagion, de recherche, de garde etc.