Cité dans l'affaire «panama papers» qui fait scandale, pour la détention d'actions dans une société offshore, Algerian Saudi Leasing (ASL), créée en 1990, la Banque extérieure d'Algérie (BEA) sort de son silence pour donner sa version des faits. Sept jours après les nouvelles révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), sur cette affaire dans laquelle la BEA a été citée, le directeur général de la BEA, Mohamed Loukal, a réagi, hier, en déclarant à partir d'Oran, en marge d'une rencontre organisée à l'hôtel «Le Méridien», sur l'emprunt obligataire, que «tout ce qui a été rapporté concernant cette affaire est sans fondement aucun». « Je réfute, dira-t-il, devant vous, toutes les assertions qui ont été rapportées, concernant cette affaire. L'opération est clean, elle est règlementaire. Elle obéit aux pratiques internationales usitées, en matière de leasing financier international». D'après ce qui a été rapporté par le ICIJ, la BEA est actionnaire dans la société saoudienne «Al Baraka Investments and Development CO», basée à Djeddah, en Arabie Saoudite, avec une adresse localisée en Chine à Hingbo City. Toujours selon les révélations de Panama papers', cette société a été créée par une filiale du groupe «Al Baraka», Arab Leasing International Finance. Le P-DG de la BEA s'est défendu en lançant un défi à ceux qui ont révélé cette affaire d'aller faire leur enquête sur l'irrégularité de cette société. Il a affirmé, haut et fort, que «l'affaire n'est pas illégale. Elle est légale. Elle est clean, clean, clean ». Sur les raisons de ces accusations portées contre la BEA, le P-DG considère que «c'est juste la rançon de la gloire de cet établissement bancaire qu'il faut bien payer». Il enfonce davantage le clou, en déclarant, sans nommer personne, «ils ont déterré un cadavre dont nous n'avons même pas retrouvé les os. Et personne n'a laissé, dans cette affaire, d'os, ni de plumes. Je déplore ces individus qui m'ont qualifié de grande muette. Je resterai muet jusqu'à mon dernier souffle concernant cette affaire. Pourquoi ? Parce que avant d'écrire et relater des faits, il fallait entendre la version de la BEA et voir tous les documents concernant cette affaire pour éclairer toutes les zones d'ombre». «J'invite», ajoute-il, «les parties en cause à aller faire leur enquête». Plus explicite, le premier responsable de la BEA a souligné que «c'est une affaire des années 90 qui a été faite dans le cadre du montage d'une filiale de leasing avec le groupe Al Baraka' qui a répondu à toutes les conditions de la réglementation nationale et de la réglementation internationale. Il n'y a pas de société écran. Le offshore est une pratique internationale. Le leasing financier international a son montage approprié. C'est une affaire des années 90 qu'ils ont remis sur le tapis. C'est comme s'ils ont déterré un cadavre. 26 ans après, ils parlent de cette affaire. Moi, j'ai audité l'opération et j'ai trouvé qu'elle a été menée dans les règles. Il y a des bureaux internationaux qui ont audité des comptes. Les déclarations sont faites normalement. Il n y a ni préjudice financier, ni évasion de capitaux, ni fraude fiscale, ni, ni, ni ». Voulant se montrer plus convaincant et plus rassurant sur le respect de la réglementation, concernant la création de cette société, M. Mohamed Loukal affirme que « à cette époque, la situation était difficile. L'Europe ne prêtait pas et les Etats-Unis non plus. On a donc eu recours au Moyen-Orient, comme une voie de sortie. Et tout est légal. La BEA est une banque sérieuse. Une banque qui inspire la confiance. C'est la 2ème banque en Afrique du Nord. C'est une banque qui se redéploie à l'International. C'est une banque qui a répondu aux attentes des pouvoirs publics, concernant les relations extérieures. Ce que je peux dire est que la BEA dérange, par ses parts de marché. Toute cette affaire a été montée de façon inimaginable ». Pour finir, le premier responsable de la BEA réitère, «je vous déclare, solennellement, que cette opération n'a aucun lien avec une quelconque évasion fiscale, avec une quelconque fuite de capitaux, avec une quelconque pratique non orthodoxe. Elle a répondu à toutes les pratiques internationales réglementaires, en matière de contrôle d'échange, en matière de pratiques universelles. Ils n'ont qu'à apprendre ce que c'est le leasing international ».