La conférence intitulée : « Les étudiants dans le sillage de la Révolution algérienne » présentée, jeudi dernier, à la Bibliothèque centrale de l'Université Abou Bekr Belkaid' par Bendjella Abdelmadjid, Pr. d'histoire, à l'occasion de la journée de l'Etudiant, a particulièrement retenu l'attention de l'assistance, composée des autorités locales, parlementaires, élus locaux, professeurs, étudiants, organisations et mouvement associatif, qui ont suivi, avec une grande émotion les explications fournies par le conférencier sur le ralliement des étudiants algériens, à la guerre de Libération nationale, le 19 mai 1956, qui fut, non seulement, une importante date dans l'épopée de notre ultime combat libérateur, mais aussi une contribution efficace à l'écho de la Révolution algérienne, dans le monde entier. Tout en essayant de restituer, avec précision, dans la conjoncture révolutionnaire de l'époque, cette date, qui est devenue, tout naturellement, la journée nationale de l'Etudiant, l'orateur a, de prime à bord, rappelé le taux d'alphabétisation de la population musulmane de l'époque 1919/1920, qui était de 11% pour la population musulmane et de 97% pour les Européens. Aujourd'hui, l'Algérie se targue d'avoir 1,5 million d'étudiants et quelque 96 institutions universitaires. Selon cet intervenant, ce sont justement, ces conditions xénophobes et l'assassinat de nombreux étudiants algériens qui ont conduit les étudiants algériens à quitter les bancs de l'Université pour rejoindre les maquis, à l'image de Zeddour Belkacem, qui fût assassiné par la police française, le meurtre du Dr Benzerdjeb, l'assassinat de Brahimi du collège de Bougie, brûlé vif dans sa mechta incendiée par l'armée française pendant les vacances de Pâques, l'assassinat de Ferhat Hadjadj, Benaissa et Taleb Abderrahmane, l'exécution sommaire, dans un groupe d'otages, de l'éminent écrivain Réda Houhou, secrétaire de l'Institut Benbadis de Constantine, les odieuses tortures qu'on a fait subir aux docteurs Haddam de Constantine, Baba Ahmed et Tobbal de Tlemcen, et l'arrestation de Amara, Lounis, Saber et Taouti, Ferrouki et Mahidi. L'orateur a expliqué que la grève des étudiants, déclenchée le 19 mai 1956 fut largement suivie par les étudiants et un grand nombre parmi eux rejoindra les rangs du FLN/ALN, lors de la guerre d'Algérie. Le mouvement des étudiants existait bien avant le déclenchement de la Révolution de Novembre 1954. Dès 1919, l ́Association des étudiants musulmans de l'Afrique du Nord (AEMAN) fut créée, à Alger et l'Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA), créée en 1927 à Paris, regroupaient les étudiants maghrébins, en France, et dont le siège se trouvait à Paris. Pour M. Boudjella, le 19 mai 1956 s'inscrivait, en droite ligne, de la stratégie de lutte menée par le FLN et c ́est au CEE du FLN que revenait la décision d ́ordonner, le 03 octobre 1957, la fin de la grève à l ́ouverture de la rentrée universitaire 1957/58. L'UGEMA était l'incarnation vivante de la Révolution algérienne, pas uniquement pour les étudiants algériens, mais aussi pour tous les étudiants admiratifs étrangers, à l'image de Maurice Audin, Alfred Berenguer, Frantz Fanon A noter, que les autorités de la wilaya de Tlemcen, à l'instar des autres wilayas du pays, ont célébré, jeudi, la journée nationale de l'Etudiant en se rendant, tôt le matin, au cimetière des chouhada d'Hennaya où une gerbe de fleurs y a été déposée. Après la levée des couleurs et l'écoute de l'hymne national, en hommage aux martyrs tombés au Champ d'honneur, la délégation s'est rendue à l'université de Tlemcen, pour présider les festivités du programme marquant cette journée glorieuse. Des attestations d'honneur et des cadeaux ont été remis aux vainqueurs d'activités culturelles, sportives, expositions photos, peinture et d'art plastique. Par ailleurs, l'étudiante Bentayeb Hamida (à besoin spécifique) qui a brillamment soutenu son master en français (18/20), a été graduée. Elle a été honorée par le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid.