Pour le baccalauréat 2016, ce sera «mission impossible» pour tous ceux, parmi les plus de 800.000 candidats à cet examen crucial pour le passage à l'enseignement supérieur, qui seront tentés de «frauder» ! Les avertissements de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, depuis déjà le début de l'année, se sont hier mercredi un peu plus précisés, avec l'annonce que des poursuites judiciaires seront engagées contre les éventuels fraudeurs. Mais elle a, lors de l»'émission 'L'invité de la rédaction'' de la chaîne 3, explicité encore plus la démarche du ministère et des services de sécurité pour démasquer et ruiner les espoirs des fraudeurs et leurs 'alliés''. D'abord, la ministre de l'Education nationale a confirmé à demi-mot que des brouilleurs de télécommunications seront installés pour empêcher toutes communications durant la durée des épreuves, ensuite, des contrôles d'adresses IP (Internet Protocol) ont été déjà mis en place, que les fraudeurs pourraient être poursuivis en justice, outre le fait que cette année, l'entrée dans les salles d'examen a été fixée à 8h30, au-delà, tout retardataire sera refoulé. Mme Benghebrit a indiqué que les 16 et 17 mai derniers, un regroupement des directeurs de centres d'examen a permis de constituer une dizaine de groupes. 'Des consignes strictes leur ont été données'', a-t-elle indiqué, et notamment pour que les candidats remettent leurs portables ainsi que les adultes. Sur les moyens de lutte contre la fraude aux TIC, elle a déclaré que 'nous avons des compétences, qui sont en mesure d'identifier ces tentatives de fraude à travers la demande d'information, et ceux également qui répondent en envoyant des solutions''. 'J'attire l'attention que ce n'est pas le fait d'être tout seul qui va assurer la sécurité. Nous avons déjà identifié des adresses IP, et je peux vous garantir à travers la commission constituée de la DGSN, des ministères de la Poste et des TIC, mais également de la Justice, et du ministère de l'Education, et mise en place cette année afin que l'échange d'informations soit instantané entre nous et des actions immédiates seront prises, sans parler des poursuites judiciaires que nous allons engager'', a affirmé la ministre. Sur la question des brouilleurs, elle a seulement souligné que 'nous n'avons pas privilégié une méthode, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition'', avant de relever que 'la société est d'accord pour que le mérite soit au cœur de nos résultats et de nos pratiques, et que l'honnêteté est une qualité''. Pour elle, 'il faut juste endiguer la chose et que le citoyen dénonce celui qui triche et fraude, car dénoncer la fraude, c'est un acte citoyen''. D'autre part, cette année, l'heure de l'entrée dans les centres d'examens est fixée à 8h30. 'Tout le monde entrera à 8h30, après, les portes sont fermées et aucun retard n'est toléré'', a-t-elle expliqué, relevant que la demi-heure de battement qui était observée auparavant entre 8h00 et 8h30 pour les retardataires était le moment de toutes les suspicions. Mme Benghebrit a indiqué, par ailleurs, que les candidats malades sont pris en charge avec la mise en place de 9 centres d'examens à travers le territoire national. Sur le niveau des sujets d'examen, 'il y a des consignes qui existent depuis un certain nombre d'années au niveau de l'ONEC (Office national des examens et concours), dont celles que les questions sont bien tirées des programmes, d'orienter les questions à partir du niveau moyen d'une classe, et faire en sorte à travers les différentes questions posées qu'il y ait une progression et une indépendance'', a-t-elle expliqué, relevant qu'''il y a un protocole à partir duquel les enseignants et les inspecteurs sélectionnés élaborent leurs questions. L'ONEC a une banque de ces questions''. Et puis, selon la ministre de l'Education nationale, 'aucune fuite des sujets n'est envisageable, encore moins possible. 'Tout est verrouillé'', a-t-elle affirmé. 'Il n'y a aucune chance pour la fuite des examens du bac. Tout est verrouillé, et les 150 personnes qui ont confectionné les questions sont au niveau des locaux de l'ONEC, ils ne sortiront que le dernier jour du bac'', a-t-elle encore dit, ajoutant qu'''ils sont dans un bunker, coupés du monde extérieur, de leur famille, et cet isolement devrait mériter de partager avec nous cette obligation non seulement de ne pas frauder, mais d'aller vers une plus grande moralisation de cet examen.'' Pour le bac 2016, il y aura près de 818.518 candidats, dont 33% sont des candidats libres, soit 268.925 candidats. Beaucoup de ces candidats libres 'sont déjà inscrits'' dans des universités, et ils passent cet examen, estime la ministre, pour avoir de meilleures notes pour aller dans les filières de leur choix. 'Nous sommes en train d'étudier la possibilité pour qu'au bout de la 3e tentative, ils contribueront au financement des frais de cet examen. Mais sur le coût réel de cet examen, la ministre a seulement indiqué que le budget de l'ONEC, qui organise ces examens ainsi que les concours d'entrée dans le secteur de l'enseignement, est de 52,6 milliards de DA, soit l'équivalant de 'la construction annuelle de 106 écoles primaires de 6 classes chacune, sans la prise en compte des frais au niveau des wilayas (transports, restauration...). La correction débutera le 9 juin et se terminera le 29 juin, a-t-elle encore expliqué, avec 'la possibilité pour les correcteurs de venir entre 22h et 2h du matin'', alors que les centres de correction seront ouverts entre 10h00 et 2h00 du matin. La note de 10 reste encore la condition cette année pour l'obtention du bac, a rappelé Mme Benghebrit, qui a indiqué que l'année prochaine, il est fort probable que 'l'on revienne à trois jours au lieu de cinq jours'' pour la durée de cet examen. 'Il y a un consensus sur le nombre de jours du bac, il faut juste définir les épreuves pour passer de cinq à trois jours, et la proposition sera entérinée par le gouvernement''.