Le charme de la vie qui nous exaltait hier s'est éloigné de notre horizon. Le goût, les attraits, l'attirance et la beauté se sont envolés de la dure réalité. Et l'existence dans le présent ne baigne pas dans le bonheur. «Rani kereh !» Je suis dégoûté a remplacé «rani aayache», je vis et je me sens bien dans ma peau. L'actuel n'est pas très coloré et le temps ne veut pas s'arrêter chouia. La nature n'est pas du tout naturelle comme dans l'ancien bon vieux temps. Le «s'aad» nous manque dans cette partie du temps. Ce n'est plus un élément sentimental, mais un produit technologique sans bien-être. L'ennui nous agace avec son manque d'intérêt devenu lassant depuis le temps. Le train passe et le bonheur ne descend pas à la gare. Le temps «waqt» dans sa nature, est passionnant dans son existence de jour comme de nuit dans la vie. L'air du temps n'est pas du tout emballant. Le présent est rasant et les gens sont devenus les acteurs d'un jeu de société sans réflexion. Le plaisir du cinoche n'est plus qu'un lointain souvenir pour les bons vivants. Le charme des pièces théâtrales c'était autrefois les noctambules. Et les belles soirées musicales d'antan jusqu'au matin ont été classées dans la vieille histoire il y a belle lurette. «Et vous, quel temps il fait chez-vous ?» vous vous souvenez de votre enfance ? Elle était bien notre adorable jeunesse ? Et maintenant, est-ce que vous profitez largement de votre retraite ? Le temps n'est plus composé de ses quatre saisons. Hier, l'hiver était un foyer chaleureux de l'hibernation, de l'art et du spectacle. Le printemps nous apportait la gaieté et il faisait fleurir les cœurs sous les rayons dorés du soleil. L'été et les grandes vacances nous donnaient de la vivacité et des moments de plaisir radieux. Après l'été, c'était l'automne et il fallait penser aux prochaines vacances d'hiver. Ah ! Quelle joie pour moi de faire une halte dans cette nostalgique époque. Je rêve de mon passé et de ses moments idylliques. Le temps n'est plus alléchant au présent. Nous sommes bousculés par le temps «el wakt youdahimouna». Aujourd'hui, mes jours de bonheur sont comptés. Le plaisir est tellement dérisoire et les couleurs de la vie ne sont pas très entraînantes comme autrefois. Dans ces moments monotones, je broie du noir. Au fait, c'est quoi le bonheur dans le pays ? Aller au marché de fruits et légumes et revenir à la maison avec plein de sachets noirs hideux remplis de victuailles pour faire bombance le soir ? Le mauvais temps s'enchaîne. Le temps est infernal et plein de risques pour la santé fébrile. Comment échapper au désordre et à la démission ? Je suis malade, on m'a volé le droit de goûter sereinement à mon bonheur. C'est quoi le droit pour un gouverné qui vit dans le déni et qui subit l'injuste ? Le quotidien n'est pas trop clair, il s'est égaré dans les sentiers de l'interdit et des voies fermées de la liberté. Les vieux esprits ont réquisitionné le rêve espéré. Le bonheur, il faut le gagner et le mériter, clament les sensés. Donc, la joie, ce n'est pas pour demain. Le pittoresque me manque comme me manque aussi la joie d'antan. La rue et son trajet sont tristes et désagréables pour passer le temps. Le chagrin et son cortège mélancolique ont planté leur guitoune dans le décor. Nous avons le choix des charmes. Le présent n'est plus tentant et le bonheur a changé de temps. Il faut dire que le temps n'est vraiment pas porte-bonheur pour les épris qui ne seront jamais satisfaits. Cet immense territoire désertique n'incarne pas le bonheur souhaité. Les gens sont des fous, ils méprisent le temps du bonheur. De temps en temps, je pense au bonheur de l'ancien temps