Prévue initialement pour fin juin, l'ouverture des plis concernant l'adjudication des espaces publics pour l'affichage publicitaire, a été reportée. Motif à l'origine de cette prolongation de 21 jours, selon la version officielle -au contenu très laconique- de l'exécutif communal : «faire concourir un maximum d'annonceurs». Formule détournée pour ne pas avouer que l'avis d'adjudication est presque passé inaperçu. L'on révèle, en effet, que les annonceurs ayant retiré le cahier de charges se comptaient sur les doigts d'une main. Pis, il y en a parmi eux qui n'ont pas déposé d'offre. Est-ce à dire qu'il y a un manque d'engouement pour ce créneau, voire un désintérêt, dont les raisons sont à chercher, a priori, entre autres, dans la mise à prix -jugée excessive par les professionnels du circuit- imposée par l'APC d'Oran ? Un membre de la commission des marchés confie, sous couvert de l'anonymat, que « le nombre réduit d'annonceurs qui se sont manifestés, tout comme l'absence d'agences publicitaires de grosse pointure, n'a rien à voir avec la mise à prix fixée pour cette soumission publique, mais il est dû au seul fait que l'avis d'adjudication est paru dans des journaux quasiment anonymes ». Une explication qui remet au goût du jour un vieux-nouveau sujet à controverse, qui, on s'en souvient encore, a carrément supplanté l'ordre du jour officiel d'un conseil exécutif tenu, le 23 avril au cabinet du maire, au détour d'un débat houleux sur un avis infructueux -faute de soumissionnaires- lié au marché public portant sur la réhabilitation de la salle de cinéma Marhaba'. Un énième « incident » qui a donné lieu, 48 heures après, à une rencontre, en tête à tête, entre le maire Noureddine Boukhatem et le premier responsable de l'ANEP, avec comme objet direct : mettre un épilogue à l'histoire des insertions dans la presse -relatives aux appels d'offres- qui se font par le biais de titres de journaux «anonymes ». Cependant, trois mois, après cette mise au point, on assiste à un nouvel épisode, du moins au niveau de la spéculation, à l'occasion de cette adjudication relative aux panneaux publicitaires. Néanmoins, dans le fond, cette mise en adjudication vient acter la décision de l'exécutif communal de remettre à l'ordre le paysage « pub ». Les suspicieux -par intérêt ou pas- à l'égard des intentions du conseil municipal, de faire le grand ménage dans ce segment, se sont rendu à l'évidence. Les panneaux bric-à-brac n'auront plus leur place dans la cité. Encore faut-il, cependant, faire preuve du même sens de professionnalisme et de rigueur, au passage du cahier des charges à l'acte. En effet, le document fixant les droits et les obligations, liés à la mise en adjudication des points d'emplacement destinés à l'affichage publicitaire relevant du domaine public, sur le territoire de la commune d'Oran, élaboré par le biais de la DRG, est à la hauteur des effets d'annonce qui émanaient du cabinet du maire, boulevard la Soummam. On aura mis du temps, certes, pour lever le voile sur cette pièce maîtresse qu'est le cahier des charges, mais l'essentiel est là : le document de 43 pages est un vrai travail de pro. « Tout est bien qui finit bien », dirait-on, à condition qu'on reste dans le même niveau du sérieux après l'ouverture des plis. 183 Sites retenus, le Panneau à partir de 65.000 DA Au chapitre des obligations de l'adjudicataire, on note des obligations liées à la livraison et l'installation du panneau publicitaire (dont notamment : l'adjudicataire ne peut édifier aucun ouvrage autre que ceux prévus par le cahier des charges et le contrat signé avec l'APC ; toute édification d'un ouvrage, en infraction aux dispositions, expose le contrevenant à l'annulation de son contrat et à l'enlèvement, à sa charge, des ouvrages réalisés), des obligations liées à l'entretien du panneau publicitaire et du mobilier urbain, obligations à l'égard de l'autorité compétente (désignation d'un représentant dûment mandaté par l'adjudicateur, respect scrupuleux du contenu publicitaire, aux bonnes mœurs, les lois et règlements, interdiction d'affiches à caractère politique et/ou partisan, sauf dérogation). Dans la section dispositions financières, il est précisé que le montant de l'offre ne doit pas être inférieur, au montant de la mise à prix, à savoir 65.000 DA, par point d'affichage, sous peine d'annulation de l'adjudication. En plus de la redevance annuelle du contrat qui s'étale sur une durée de 5 ans, l'annonceur doit s'acquitter de droits de voirie, impôts, taxes et autres charges. Au chapitre clauses techniques, obligation est faite pour l'annonceur que le panneau publicitaire doit être homogène, de style, d'un standard et d'une qualité supérieure, et doit s'intégrer dans le paysage urbain de la ville. Il doit être, en outre, réalisé en matériaux anti-vandalisme, permettant une facilité de nettoyage des graffitis et de l'affichage sauvage, avec la présentation de garantie pour la pérennité de l'élément, la résistance aux agressions naturelles et à la corrosion Il existe également plusieurs dispositions, en matière de conditions d'installation, la remise en état de la voirie, l'environnement, la sécurité des usagers, le contrôle, la responsabilité et l'assurance, la pénalité de retard de paiement, la restitution du cautionnement, les conditions de résiliation, etc. Au total, 183 sites d'affichage publicitaires répartis à travers les 12 secteurs urbains ont été retenus, pour la pose de panneaux, fixes ou autres, dont la surface doit être comprise entre 4 et 6 m2.