Bonne nouvelle pour les Algériens, et c'est assez rare pour le signaler ces derniers temps. En effet, les documents d'état civil ne sont plus exigés dans la confection des dossiers administratifs. Cette décision entrera théoriquement en vigueur dès la prochaine rentrée sociale et scolaire et concernera les institutions publiques et les administrations. Une procédure qui touchera principalement les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Fini donc les dossiers à mille documents photocopiés et légalisés qui ont accompagné chaque nouvelle inscription des élèves. Si ces mesures sont prononcées pour tordre le cou à la bureaucratie, force est de croire que les vieux réflexes ont la peau dure chez certains fonctionnaires qui ne vivent que pour et par la bureaucratie. Même si les directives gouvernementales sont claires, vous risquez toujours de tomber sur un gratte-papier vivant encore au siècle dernier qui vous exigera un quelconque papier rien que pour vous gâcher la journée. Et ces situations sont loin d'être une simple vue d'esprit puisque le ministre de l'Intérieur en personne a tenu à avertir ces récalcitrants d'une autre époque de punition. La menace est claire pour celui qui a rendu l'administration plus humaine. Et il faut lui reconnaître cela. Avec Bedoui, les Algériens ont découvert que la vie pouvait être plus simple sans l'exigence d'une tonne de papiers inutiles pour 90% à présenter pour n'importe quel dossier. A faire la queue devant les guichets de la mairie pendant des heures, à jouer des coudes et à maudire l'administration algérienne. L'exercice de sortir un papier de la mairie était tellement dangereux que les citoyens ont développé une véritable phobie à son adresse. Les Algériens se sont rendu compte qu'ils ont été victimes toute leur vie de la bureaucratie et qu'il suffisait de peu pour qu'on les délivre de ce fardeau. Pourtant, le tableau est loin d'être idyllique puisque la relation entre l'administration et les administrés, qui ne peut se résumer à de simples documents administratifs, reste toujours conditionnée par cette confrontation frontale entre les deux parties dont les effets les plus dévastateurs débordent sur la voie publique. La rue est devenue un réceptacle de la colère et de la frustration citoyenne face à la hogra avérée ou présumée d'un représentant de l'administration centrale en l'absence des canaux de médiation.