C'est vraiment triste d'apprendre la nouvelle. Sincèrement, j'avais l'espoir de la retrouver jusqu'à l'annonce officielle de son décès. Maintenant, le choc est encore plus terrible à supporter», nous confie Hamid Ouali, oncle de Nihal Si Mohand, rencontré à quelques mètres de la maison des grands-parents de la défunte, au village Aït Abdelouahab, dans la commune d'Aït Touddert, à 45 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. La tristesse se lisait dans ses yeux. «C'est incroyable», ajoute-t-il. Drame insupportable La veille, le procureur de la République près le tribunal de Ouacifs avait annoncé, lors d'un point de presse, que les ossements découverts par les services de sécurité étaient ceux de la fillette enlevée. Des visages crispés et un seul prénom sur les lèvres des riverains, celui de Nihal. Il était, d'ailleurs, très difficile d'approcher les parents de la victime, carrément abattus par la mort de leur fille. «Ce n'est pas facile de croire au sort réservé à ma fille. J'espère que ce phénomène qui cible les enfants cesse pour que d'autres innocents ne soient pas victimes des agissements des personnes inhumaines», lance, la gorge nouée, Mokrane, le père de la fillette assassinée. «Maintenant, on peut commencer à faire notre deuil puisque sa mort est confirmée», enchaîne le grand-père de Nihal. Selon lui, pour l'instant, aucune nouvelle n'a filtré du côté de la Gendarmerie nationale sur le ou les auteurs de ce crime. Ce qui est certain, c'est que la nouvelle a mis en émoi et jeté la consternation dans la région. Elle est tombée tel un couperet, notamment chez la famille de la fillette. Karima, la mère de Nihal, s'est abstenue à tout commentaire. Elle est murée dans le silence depuis l'annonce de la mort de sa fille. C'est Rachida, sa sœur aînée, qui répond aux journalistes. «Ma sœur Karima ne peut pas parler, elle est très affligée par le décès de Nihal, car elle avait vraiment l'espoir de la retrouver saine et sauve. Ce n'est pas une chose facile pour elle. Quand elle a été informé des résultats des analyses, elle s'est effondrée», déclare la tante de Nihal, qui ajoute que la disparition de sa nièce a eu l'effet d'une bombe tant la psychose des enlèvements d'enfants s'est désormais installée chez les parents. «Ce phénomène doit être éradiqué» «Ce phénomène doit être éradiqué. Je lance un appel au président de la République pour intervenir afin de trouver une solution définitive au rapt d'enfants qui prend des proportions inquiétantes dans notre société», poursuit-elle. «Celui qui a enlevé ma nièce a dû préparer son acte. Il était certainement en train de nous attendre pour perpétrer son forfait. Il a profité d'un moment où il n'y avait pas d'homme à la maison. Mais c'est lâche de tuer un enfant», a-t-elle martelé. Des images tristes et insoutenables La même dame continue à raconter avec horreur l'enlèvement en s'interrogeant sur les objectifs de cet acte. Après 14 jours d'angoisse et d'attente, tout laisse à penser que ce sont bien les restes du corps de la petite Nihal qui ont été retrouvés lors des recherches entreprises par les éléments des forces de sécurité dans la forêt. «Le sanguinaire qui l'a enlevée, l'a exécutée avant de laisser son corps inerte, qui a dévoré par les chacals dans la forêt. C'est inhumain», confient des riverains, qui appréhendent aussi la propagation du phénomène. «C'est un grand malheur. On ne peut pas imaginer cet horrible acte. Quand j'ai appris ce qui s'est passé, ça m'a glacé le sang. Un drame pareil est inimaginable. On ne peut plus laisser des enfants jouer seuls», indique un vieil homme en tremblant. Des grappes humaines affluent vers le domicile des grands-parents de la victime. Nous avons ainsi remarqué des représentants de la Direction de l'action sociale (DAS), des élus, dont des membres de l'APW de Tizi Ouzou, à l'image de Ouezna Moula (RCD), Nabila Samil (FFS) et Sid Ali Zemirli (RND). Tous les présents étaient unanimes à dénoncer les circonstances de la mort de Nihal. Le jour de l'enterrement de la victime n'a pas encore été arrêté. Seulement, on apprend que les parents de la malheureuse ont émis le vœu que leur petite fille soit inhumée à Oran. Par ailleurs, rappelons que Nihal Si Mohand qui résidait à Oran, a disparu le 21 juillet dernier, au moment où elle était en train de jouer avec des enfants du village devant la maison de ses grands-parents maternels. Elle était venue avec ses parents pour assister à une fête familiale.