Pire infamie n'existe pas. La totalité des observateurs concernant l'assassinat de la petite Nihal sont unanimes pour reconnaître la monstruosité ayant caractérisé la mise à mort de l'enfant. Le cadavre de la petite Nihal Si Mohand, après son identification par l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui (INCC) jeudi dernier, suite aux analyses des restes de ses ossements retrouvés au village Mechrek d'Aït Toudert, dans la daïra d'Ouacifs, appartiennent bien à la fillette de 4 ans enlevée du domicile de ses grands parents. Cette conclusion a été donnée par le procureur de la République près le tribunal des Oaucifs, Fodhil Takharoubt. Selon des témoignages des habitants de la localité écorchée par un drame qui restera indélébile dans les mémoires, «l'auteur ou les auteurs de l'enlèvement, et de la mise à mort, ont des instincts de barbares». Le corps de Nihal a vraisemblablement été dévoré par des chacals et des fourmis après que l'assassin s'en est débarrassé une fois son ignoble besogne accomplie. Ce crime pour l'instant n'a pas livré ses mobiles, s'il y en a, car rien n'indique que cela pourrait n'être qu'un forfait gratuit. Malgré l'insistance des journalistes présents au domicile familial, rien n'a filtré de la part des gendarmes sur les indices qui pourraient orienter l'enquête vers une inculpation ou une arrestation du ou des présumés coupables. Nous savons seulement que la mère de Nihal à longtemps espéré retrouver saine et sauve son enfant, et qu'elle y a cru jusqu'au dernier moment, où la macabre nouvelle est tombée comme un couperet confirmant l'appréhension des villageois que Nihal ne pouvait qu'être morte après quinze jours de disparition. Le fait qu'il n'y a eu aucune revendication exigeant une rançon avait fait craindre le pire aux parents et au voisinage, habitués qu'ils sont en Kabylie à des enlèvements ciblant les entrepreneurs fortunés ou leurs descendances. Cette affaire Nihal ne ressemblait pas aux précédentes méthodes des kidnappeurs, «cela serait peut-être un acte de vengeance, ou l'œuvre d'un malade mental, d'un sadique», commentaient les uns et les autres en essayant de dénouer le mystère de la disparition de la petite Nihal. Finalement, l'innocente victime qui a tenu en émoi bien au-delà de la Kabylie l'opinion publique algérienne est bien morte. L'enterrement de la petite Nihal, dont une partie du corps a été retrouvée une quinzaine de jours après sa disparition du domicile parental à Tizi Ouzou, aura lieu à Oran, ville qui l'a vu grandir, a appris l'APS samedi auprès du père de la défunte, Mokrane Si Mohand. «Nous sommes toujours dans l'attente de la remise du corps par l'autorité compétente. L'enterrement aura lieu à Oran», a-t-il déclaré, en marge d'une visite du wali de Tizi Ouzou, venu présenter ses condoléances et celles des pouvoirs publics aux parents de la victime. Encore sous le choc, 48 heures après la confirmation de la mort de sa fillette de 4 ans, M. Si Mohand n'a pu préciser le jour de l'enterrement. «Cela interviendra dès finalisation des formalités d'usage. La mise en terre pourrait avoir lieu soit hier samedi après la prière d'El Asr, ou au plus tard aujourd'hui dimanche», a confié une source locale au correspondant de l'APS à Oran.