Près de 69,40 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les services de lutte contre les stupéfiants que sont la gendarmerie, la police et les douanes pour le premier semestre de cette année. Comparativement à la même période de 2015, les saisies ont augmenté de près de 5%. Les drogues dures ont baissé quant à elles, moins de 47,40% pour l'héro et 40,17% pour la coke. Les psychotropes, particulièrement l'ecstasy, ont par contre explosé épousant une courbe ascendante de 137,64%, autant dire un record. Si la carte géographique des saisies n'offre aucune surprise, confortant les certitudes sur l'origine du trafic, les chiffres sur les psychotropes doivent interpeller en premier. Faciles à transporter, à cacher et à dealer, les cachets blancs, rouges, roses ou verts, sous différentes formes incitatives, font ravage parmi la jeunesse algérienne. La prise des psychotropes, quelle que soit la marque, est mille fois plus dangereuse qu'un joint provoquant à la fois des effets hallucinogènes et stimulants. Si la zetla reste quelque part une drogue douce, l'ecstasy fait partie des perturbateurs du système nerveux central pour ses effets hallucinogènes. Si à l'origine on retrouvait une dépendance aux produits pharmaceutiques classiques, l'apparition de l'ecstasy, il y a de cela quatre ou cinq ans, a démocratisé la prise de psychotropes. La présentation même du produit, les lieux de sa distribution ont participé à son expansion parmi la jeunesse algérienne. Les chiffres ne reflètent pas l'exactitude de la réalité du terrain et les statistiques sont loin de cerner l'étendue de ce trafic et de cette dépendance. Le gouvernement a ses propres raisons de ne pas divulguer les véritables chiffres du fléau mais le fait est qu'une partie des jeunes Algériens fonctionne au cachet. Que reste-t-il à faire ? Réfléchir à dépénaliser la consommation du hash comme certains pays n'est probablement pas la meilleure solution à proposer. Envoyer nos avions bombarder les champs de pavot marocains équivaut à déclarer la guerre au voisin alaouite. Fermer les frontières ? Elles le sont déjà. Le législateur doit se pencher sur les réseaux de trafic des stupéfiants en renforçant les peines encourues quitte à condamner à mort les narcotrafiquants et tous leurs relais. Si la justice algérienne décidait de durcir ses peines pour l'exemple peut-être qu'on assisterait à une diminution des activités des barons de drogue et leurs complicités locales et nationales. Parce qu'on a beau penser que le Maroc reste le premier fournisseur de la planète en cannabis, il faut bien une logistique nationale pour accompagner les cargaisons qui inondent notre pays. Alors à quand l'exemple ?