La mise en place d'un système de protection du barrage Béni Haroun (Mila), le plus important du pays, et le traitement de l'eau, en son amont, a coûté à l'Etat la bagatelle de 11 milliards de dinars. Pour faire face aux déséquilibres hydriques et aux cycles de sécheresse qui frappent l'Algérie, l'Etat n'a d'autres choix que de mobiliser les eaux superficielles à travers la réalisation notamment de barrages hydrauliques. L'Algérie recèle, à ce jour, 94 barrages répartis sur les 48 wilayas, en attendant la réalisation d'une dizaine d'autres, d'ici 2019. Les objectifs tracés par l'Etat, en matière de la mobilisation de ressources hydriques, sont atteints. L'ensemble des barrages réalisés et mis en service ont une capacité de stockage de 7 milliards m3 d'eau. Avec une telle quantité d'eau, l'Algérie se trouve à l'abri du stress hydrique pendant 2 ans sans pluie, estiment les responsables du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement (MREE). Néanmoins, l'eau emmagasinée dans des barrages nécessite un processus de traitement avant qu'elle soit versée dans les réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) ou bien au système d'irrigation agricole. Une telle opération nécessite d'importants financements. A titre illustratif, la protection du lac du barrage de Béni Haroun consiste en la dépollution des effluents issus des 8 communes de Mila, située, en amont, du barrage de Béni Haroun, qui a coûté à l'Etat la bagatelle de 11 milliards de dinars. Le même système de protection est conçu pour l'ensemble des barrages au niveau national, afin de les protéger contre certains phénomènes naturels. Il s'agit, selon un document du département de Abdelkader Ouali, de lutter contre l'envasement du barrage issu, en partie, des eaux usées brutes, contre l'augmentation du taux d'oxygène qui évitera ainsi la fermentation des eaux du lac, lit-on, dans le document du MREE. Ce système de protection des barrages permet également, de lutter contre l'apport de matière azotée qui peut compromettre la vie piscicole du lac, la lutte contre l'apport de substances phosphorées, à l'origine de l'eutrophisation du lac entraînant une profusion d'algues et l'éradication des nuisances et des risques épidémiologiques actuels, ajoute la même source. Pour le barrage de Béni Haroun, le schéma directeur d'assainissement a abouti à la mise en œuvre d'un programme qui consiste en la réalisation de 5 stations d'épuration et de 45 km de collecteurs qui acheminent les effluents vers les 5 stations. La capacité totale qui sera installée, une fois le système réalisé dans sa globalité, soit à la fin de l'année 2017, avoisinera les 300 000 équivalents habitants contre un débit total journalier des eaux à épurer équivalent à 40 200 m3/j. La mise en place du même système pour la protection des barrages et le traitement de leurs eaux en amont de l'infrastructure, coûtera cher à l'Etat, a expliqué une source du ministère des Ressources en eau. Et de telles dépenses sont obligatoires, car la durée de vie d'un barrage est tributaire de la mise en place d'un système pour sa protection, a ajouté la même source, expliquant qu'on ne peut pas «lésiner» sur les moyens pour ne pas fragiliser une infrastructure qui a coûté des centaines de milliards de dinars à l'Etat. Transfert des eaux de Chott El Gharbi vers Tlemcen, Naâma et Sidi Bel-Abbès Par ailleurs, la même source a fait savoir que le transfert des eaux de Chott El Gharbi, vers les wilayas de Tlemcen, Naâma et Sidi Bel-Abbès, pour une enveloppe financière de 40 milliards de DA, est conçu pour subvenir, prioritairement, aux besoins en eau potable de la population jusqu'à l'horizon 2030. L'objectif consiste à mobiliser et à transférer un volume de 40 millions de m3/an, pour l'alimentation en eau potable (13,75 millions de m3/an) et le développement socio-économique de la région (26,25 millions de m3). La réalisation d'un tel programme permettra l'approvisionnement en eau potable d'une population de l'ordre de 165.000 habitants, à travers 18 communes, lit-on encore, dans le document du MREE. A la mise en service de la totalité du système, la situation en matière d'alimentation en eau potable, de ces localités, qui est aujourd'hui de 1j/2 à 1j/3 durant 3 à 6 heures, connaîtra une amélioration très significative, a indiqué la même source.