Que dire des opérations hebdomadaires de nettoyage des quartiers, lancées par les autorités de wilaya et exécutées par les ouvriers de la commune et dont la seconde du genre, après celle initiée à Djebel El Ouahch, a été lancée hier matin, au quartier Zouaghi Slimane ? Personne ne peut s'inscrire en faux contre la propreté, mais des citoyens trouvent à redire au sujet des limites de ces opérations, alors que d'autres s'indignent quant à la façon dont sont menées les actions de nettoyage. Nos interlocuteurs se sont beaucoup étalés sur les conditions de travail des ouvriers de la commune et ceux du dispositif Blanche Algérie' qui ont été engagés sur le terrain et dotés d'un minimum de moyens et d'instruments de travail. «Nous venons de voir, ont commencé nos interlocuteurs, dans quelles conditions les actions de nettoyage sont menées. Ce que nous avons remarqué, de prime abord, est que les pauvres ouvriers de la commune étaient dépourvus totalement de tout équipement pouvant leur éviter les dangers générés par le contact avec toute sorte d'ordures et de déchets inertes ou lourds et autres poussières qu'on leur demandait de dégager. Pas de masques, ni de gants de protection, la plupart ne sont pas dotés de chaussures de sécurité, etc. Il en est ainsi des balayeurs qui travaillaient sans masque pour se protéger de la poussière qui leur montait au visage. Il fallait voir aussi, ont ajouté ces citoyens, les autres ouvriers des nouvelles EPIC, créées par la commune qui ont participé à l'opération. Les ouvriers de ces entreprises censés être équipés de matériels modernes, travaillaient dans les mêmes conditions que les premiers.» Un autre citoyen est intervenu pour signaler l'absence d'ambulances parmi la pléthore d'engins mobilisés à l'occasion afin de servir de logistique aux 600 travailleurs engagés dans l'opération. «C'est très grave, dira-t-il. Comment ferait-on, dans ces conditions, en cas d'accident nécessitant l'évacuation des victimes qui seraient, par exemple, mordues par des serpents, voire de simples chiens errants qui sont légion dans ce quartier et qu'aucune campagne n'est venue éradiquer, ou un accident de la circulation touchant ces balayeurs des bordures de routes ?». Nous avons tenté de joindre au téléphone divers responsables de la commune, y compris le président de l'APC, engagés dans l'opération. Sans résultat. Au niveau officiel, le chef de la daira de Constantine est intervenu, hier à la radio, pour indiquer que l'opération lancée, hier à 6h du matin, dans le quartier de Zouaghi a mobilisé 600 ouvriers de la commune, 80 camions et 30 engins de travaux publics. Y ont participé divers services de la commune et d'entreprises publiques, ainsi que les travailleurs du dispositif «Blanche Algérie». L'opération a été précédée par une autre engagée, la veille, au même quartier pour la remise en service de trois réseaux d'éclairage public qui avaient été mis en place et livrés il y a plus trois ans sans qu'ils soient mis en service ! Selon le même intervenant, l'opération lancée, la veille, aurait permis aussi de réparer environ une centaine de points lumineux du quartier. Dans la pratique, l'action consistait à débarrasser le quartier des ordures et des déchets inertes qui s'y étaient accumulés, pendant de nombreuses années, ainsi que de nombreux points contenant les gravats laissés par les chantiers de construction et qui constituaient des points négatifs pour l'environnement. «La campagne se poursuivra, chaque samedi, dans un quartier différent de la grande agglomération constantinoise», conclura le chef de la daïra.
