Datant des années 1920 et située dans le vieux Tiaret le long du boulevard Clemenceau (actuel boulevard Ibn Badis) au nord de la ville, l'école primaire Ibn Badis, décomptée parmi les armoiries de l'antique Tihert, «va être démolie» avaient alerté des citoyens dans une lettre-pétition adressée au premier responsable de la wilaya et largement relayée sur les réseaux sociaux et par la vox populi. Il faut dire que la «mauvaise nouvelle» a suscité beaucoup de mouron chez la population de la ville. «Sous prétexte de risque d'effondrement, plusieurs joyaux architecturaux ont été détruits ces dernières années, commençant par l'église sainte Madeleine, le boulodrome, Ain El-Djenane ou encore l'ex-tribunal qui faisaient le charme de la ville. Aujourd'hui, c'est le tour de la mythique école Ibn Badis qui a enfanté de valeureux enfants de Tiaret, aujourd'hui des avocats, architectes, médecins, femmes et hommes de lettres», écrivent des militants associatifs, notables et simples citoyens, dans une lettre-pétition adressée sous le sceau de l'urgence aux autorités de la ville. Pour couper court à la polémique qui a enflé démesurément, le wali, Bentouati Abdeslam, a officiellement réagi en affirmant que l'école Ibn Badis ne sera pas démolie, bien au contraire. En effet, dans un communiqué adressé au bureau du «Quotidien d'Oran» à Tiaret, le chef de l'exécutif de wilaya apporte un démenti catégorique. «L'édifice présente certes des signes de désuétude eu égard aux vicissitudes du temps, mais techniquement, des solutions seront trouvées pour la réhabilitation et la restauration de l'ouvrage», lit-on dans le communiqué du cabinet du wali. «Avec tout ce qu'il charrie comme charge émotionnelle, cet édifice dont l'histoire est intimement liée à l'activité salvatrice de l'association des Oulémas demeurera un repère inégalable et irremplaçable dans la cité», est-il encore indiqué dans le communiqué du premier responsable de la wilaya. «Les pouvoirs publics, à l'instar ce qui a été entrepris pour la vieille mosquée, s'attèleront non seulement à la sauvegarde de l'école contre toute forme d'amnésie ou d'accaparement de l'assiette sur laquelle elle est édifiée, mais œuvreront inlassablement pour sa classification comme patrimoine national», a promis le wali.