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Entre reconnaissance de là-bas et anonymat d'ici
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 09 - 2016

Il y a quelques années, la télévision publique algérienne avait diffusé un long reportage sur les cerveaux algériens établis à l'étranger et qui font le bonheur de nombreux laboratoires de recherche étrangers.
Le point commun de ces scientifiques algériens, est d'avoir tous connus l'école algérienne des années postindépendance. Ensuite, profitant des bourses octroyées surtout durant les années 70 et 80 par l'état algérien, ils sont allés pour la plupart d'entre-eux à l'étranger pour préparer des diplômes d'ingénieurs au profit de la Sonatrach, la Sonelgaz, la Sonelec, la Sonacat, la Sonarem, etc (dénominations des entreprises algériennes de l'époque socialiste) et des thèses de doctorat toutes spécialités confondues pour ceux qui ont été envoyés en formation par l'université algérienne.
Au terme de leur formation, on peut diviser ces diplômés en deux grandes catégories. D'un côté, celle composée de ceux qui avaient opté de rester définitivement à l'étranger tout en sachant que leur pays d'origine ne pouvait pas leur offrir toutes les garanties et les commodités d'une carrière à la mesure de leurs talents et de leurs aspirations. De l'autre, bardé de diplômes, le plus gros de l'effectif est rentré au bercail avec comme objectifs d'abord d'honorer leurs dettes envers leur pays qui avait payé leur formation pour le servir tout en pressentant que l'évolution de la carrière scientifique allait être compromise. Pris de remords, ils ont privilégié l'intérêt du pays au détriment de leurs intérêts strictement personnels tout en sachant qu'ils avaient beaucoup à perdre dans l'affaire sur les plans salaires et avantages.
Peu importe, il fallait faire un sacrifice. On peut dire qu'ils l'ont fait pour la bonne cause mais ce sont certaines mentalités du pays qui ont failli à leurs missions en les marginalisant car croyant menacer l'ordre établi. Tout ce beau monde, au retour de sa formation, s'est vu offrir des postes qui ne cadraient pas assez bien avec ses nouvelles ambitions. Cette dernière catégorie s'est ensuite subdivisée en deux groupes, le premier comprenant ceux qui se sont installés définitivement au pays et le second, celui de ceux qui ne se sont jamais adaptés à cette situation et qui n'ont pas résisté aux appels des sirènes de l'étranger.
Si les médias algériens s'étaient beaucoup intéressés à la réussite de ces Algériens qui s'étaient établis dans les pays développés, elles ne s'étaient jamais demandées pourquoi, ni chercher les causes de leurs échecs dans le pays. Ils présentaient ni plus ni moins les premiers comme étant des lumières plus intelligentes qui ceux vivant au pays, créant même au passage un certain complexe d'infériorité et d'inaptitude à relever les défis.
Elles ne s'étaient pas posées la question pourquoi un balayeur au pays devient plus performant lorsqu'il traverse la méditerranée. Un enseignant qui subitement retrouve son énergie et sa spontanéité pour progresser, pour bien faire son boulot. Lui, dont on n'a point misé un seul sou sur ses qualifications. Un chercheur, lorsqu'il trouve tous les moyens à sa disposition, que ce soient matériels ou moraux, ne peut que faire valoir ses compétences et améliorer indubitablement ses performances.
L'exemple de ces derniers jours nous vient d'un footballeur, en l'occurrence Islam Slimani, qui acquis pour une bouchée de pain par le Sporting de Lisbonne, s'est vu, au bout de trois années, valorisé plus de 140 fois pour atterrir dans le championnat le plus médiatique du monde, à savoir la première ligue de football anglaise chez Leicester, le champion sortant. Pourquoi ce joueur n'est-il pas parti directement de Belcourt à Londres ? Il faut souligner que l'apprentissage a été certainement dur car il fallait corriger toutes les tares de la formation acquise en Algérie. Il fallait, le reformater et nécessiter une mise à jour, où seul le talent inné est conservé et bonifié. Par un changement d'environnement, le toc est ainsi transformé en or. Les défauts sont transformés miraculeusement en qualités. L'émancipation et l'épanouissement, se sont donc donnés rendez-vous dans cette atmosphère très propice pour toucher les cimes.
Donc, les aptitudes existent dans le pays mais elles ne sont pas assez exploitées. Un travailleur, pas assez payé, alimenté et reconnu, ne peut produire de l'excellence. Il n'engendre que de la médiocrité et de la défaillance autour de soi. Il n'y va pas de l'avant, il risque même de reculer. Un chercheur qui manque terriblement de moyens, ne peut malheureusement générer que des carences dans son milieu, semer de la paresse en tuant toutes les bonnes initiatives. Pour l'achat d'un outil de travail, comme un disque dur d'un ordinateur ou d'une dérisoire rame de papier, il doit cravacher péniblement pour l'obtenir tellement la bureaucratie s'est installée dans la durée. Minés par ces obstacles, il finira par rendre inévitablement le tablier.
Il est plus ordinaire et plus prompt dans ce pays de voler des millions de dollars du trésor public que d'acquérir un netbook pour un enseignant chercheur. Il est plus aisé d'obtenir un stage à l'étranger pour une équipe locale de foot de ligue 1 ou 2 et même préparer l'inter-saison dans deux ou trois pays différents que pour un enseignant-chercheur d'arracher un quelconque stage de courte de durée de quelques dérisoires centaines d'euros ou d'assister à une manifestation scientifique.
Vu la crise de ces derniers temps, ces stages sont carrément gelés depuis quelques semaines. Chose qui n'a nullement été envisagée durant les années où le pays était endetté et asphyxié par le FMI. Nos parents pauvres géraient beaucoup mieux leur famille que le pays pour les gouvernants. Ils mettaient toujours l'école avant le ventre. Toute la famille serrait la ceinture pour assurer l'éducation de l'un des leurs, au plus doué en particulier pour aller faire l'apprentissage dans une zaouia avant l'indépendance lorsque l'école française leur était proscrite.
Les intelligences locales ne peuvent pas être à la hauteur de leurs homologues étrangères si elles ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail. Ce n'est pas une question d'intelligence, ni ceux qui sont sous d'autres cieux sont plus aptes que ceux qui évoluent dans les universités et les écoles algériennes. C'est plutôt, une fatalité de système, une déficience dans l'organisation de nos institutions. Certes, l'école existe mais elle ne détecte pas les talents, ni les couve, ni les accompagne dans leur progression. Dans la majorité des cas, ils sont tués dans l'œuf. Mais lorsqu'ils trouvent des oreilles attentives et des esprits attentionnés, ils ne peuvent qu'émerger, que sortir de l'ombre, que se révéler pour ne plus moisir en profondeur.
Depuis un certain temps, on n'arrête pas de nous parler du Dr Elias Zerhouni, américain d'origine algérienne et qui était parti aux Etats-Unis à l'âge de 24 ans après avoir obtenu son doctorat en médecine à l'université d'Alger. Une question taraude toujours l'esprit, de ce qu'il serait devenu s'il serait resté au pays. Il serait peut-être à 99 % de chance dans l'anonymat le plus total, une inconnue parmi d'autres. A 65 ans, on l'aurait déjà poussé aux portes de la retraite.
D'autre part, on ne cesse ces derniers de comparer les entreprises locales par rapport aux sociétés étrangères qui sont venus exercer au pays. C'est vrai qu'elles travaillent plus que celles des autochtones. C'est vrai qu'elles excellent dans le travail. Que leur programme évolue beaucoup plus vite. Qu'elles travaillent pour la plupart sans arrêts, jours et nuits, 24h/24. Mais, on ne peut comparer l'incomparable. Il faut d'abord comparer les salaires pour pouvoir effecteur les évaluations.
Je me rappelle toujours de ce décret de l'enseignement supérieur qui valorise jusqu'à onze fois le salaire d'un enseignant étranger par rapport à celui de son collègue algérien. C'est vrai que les enseignants étrangers, malgré cette loi, ne se bousculent pas devant les portes des universités algériennes mais le texte, me semble-t-il n'a pas changé d'un iota. La discrimination existe toujours.


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