Plus de 17.000 immigrés clandestins nigériens ont été jusqu'à présent rapatriés a annoncé, ce jeudi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. Des départs «volontaires», précisera le ministre concernant 17.016 ressortissants nigériens, 580 tchadiens et 550 maliens rapatriés jusqu'à présent, dans le cadre d'une opération lancée depuis 2 ans. Ce chiffre contredit, cependant, celui avancé en août dernier par Saïda Benhabyles, la présidente du Croissant-R rouge algérien (CRA), qui a indiqué que 15.000 ressortissants nigériens ont été rapatriés, dans leur pays, depuis décembre 2014. Benhabyles avait réaffirmé que ces rapatriements se font, sur demande des autorités de Niamey qui soupçonnent l'existence de réseaux criminels nigériens qui exploiteraient ces personnes. Plus que des soupçons, un réseau spécialisé dans la traite d'enfants a été démantelé à Tamanrasset et ses membres, des étrangers, ont été arrêtés. Bedoui répondait à une question en séance publique du Conseil de la Nation sur les événements violents qui ont secoué Béchar, lors d'altercations entre ressortissants africains et la population locale. En mars dernier, la cité Innara' de Béchar a connu des échauffourées entre Algériens et ressortissants subsahariens squattant des locaux publics. Plus de 100 migrants ont été arrêtés par la suite. Le ministre de l'Intérieur est revenu sur cet épisode en citant les mesures prises à l'encontre des personnes impliquées dans ces altercations. L'exemple de Béchar n'est, malheureusement, pas unique puisque d'autres rixes ont été enregistrées entre subsahariens et Algériens. En juillet dernier, à Tamanrasset, des échauffourées entre de jeunes locaux du quartier réputé chaud de Gataâ El-Oued et des migrants ont fait quelque 50 blessés. La confrontation aurait éclatée suite à un différend entre les deux parties, autour de la finale de l'euro 2016 de football qui a ensuite dégénéré en rixes avec échange de jets de pierres qui se sont poursuivies jusqu'au lendemain à Gataâ El-Oued, avant de s'étendre à des quartiers limitrophes, tels que Tahaggart et Choumoue. En mars, de violents affrontements ont éclaté, à Ouargla, entre de jeunes Algériens à des migrants subsahariens, suite à l'assassinat d'un Ouargli attribué à un ressortissant nigérien. 545 ressortissants originaires du Niger, de Gambie, du Sénégal, de Guinée, du Tchad, de Côte d'Ivoire et du Cameroun, ont été acheminés vers le centre de rétention de Tamanrasset, en vue de leur expulsion vers leur pays d'origine. Six cents autres ressortissants avaient été installés dans des centres d'hébergement de Ouargla et Touggourt en vue de leur expulsion. A la mi-novembre de 2015, 18 migrants subsahariens avaient trouvé la mort dans l'incendie d'un centre d'hébergement à Ouargla. Bedoui a, également, fait savoir que 1.492 Sénégalais et 370 Guinéens, en situation irrégulière, seront rapatriés, prochainement, à la demande de leur pays. Officiellement, Alger s'interdit tout rapatriement de réfugiés étrangers installés sur son territoire «tant que la stabilité n'est pas rétablie dans leur pays», avait affirmé Mme Benhabyles. Le ministre s'est voulu rassurant en précisant que les ressortissants africains, en Algérie, font l'objet d'un suivi permanent par des commissions de sécurité de wilaya rappelant que le pays, et dans le souci de protéger le territoire national et préserver la santé des citoyens, a mis en place des dispositifs d'alerte pour les maladies contagieuses ou celle représentant une menace pour la santé publique, faisant certainement référence à l'épisode d'Ebola.