Le bidonville de hay El Gadaha constitue une véritable plaie dans la ville de Béni-ouarsous. Pour accélérer définitivement son éradication, le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, s'est rendu cette fin de semaine sur les lieux pour s'enquérir de près de cette situation qui irrite quelque 600 familles et trouver des solutions adéquates pour leur recasement. Accompagné des directeurs de l'urbanisme, du logement, de l'OPGI, des équipements publics, de l'hydraulique, du chef de la daïra de Remchi et du président de l'APC de Béni-ouarsous, le wali a longuement écouté les doléances des dizaines de familles de ce bidonville, qui sont dans l'attente depuis des années. Il a discuté avec elles des solutions retenues pour leur recasement au fur et à mesure que les logements soient livrés. M. Saci Ahmed Abdelhafid a, par ailleurs, haussé le ton contre les entreprises chargées de la réalisation des 470 logements publics locatifs destinés au recasement de ces familles. Selon le wali, les assiettes foncières et espaces récupérés par suite du recasement partiel des familles seront attribués aux locataires de ce site qui ne peuvent pas être recasés dans les nouveaux logements sociaux. «De tout le programme des 470 logements inscrit par l'Etat pour éradiquer ce quartier précaire de la commune de Béni-Ouarsous, je ne vois que 100 logements qui sont achevés. Où est le reste ?! Il y a un retard de 15 mois ! Je veux absolument que vous rattrapiez les délais d'exécution !», a martelé le premier responsable de la wilaya. Pour justifier son retard, un entrepreneur a évoqué le problème du retard du paiement des situations mensuelles des travaux réalisés par son entreprise. Et au wali de lui répondre : «Ce n'est pas une raison valable pour laisser les travaux accumuler ce grand retard. Vous devez couvrir au moins trois mois pour éviter tout ralentissement dans les travaux de votre projet. Il faut remédier en urgence à cette défaillance qui allonge les délais d'exécution». S'adressant au président de l'APC de Béni-ouarsous, le wali a demandé le recensement total et définitif des familles de ce site pour leur recasement. Il l'a également instruit d'empêcher que d'autres familles viennent occuper les lieux au départ des relogés. Enfin, le wali a exigé du président de l'APC d'accorder la priorité à l'aménagement urbain des quartiers défavorisés et de ne recourir au bitume qu'aux routes dégradées de la ville de Béni-ouarsous. «En 1990, elles étaient à peine 150 familles qui avaient fui la campagne pour la ville à la recherche de meilleures conditions de vie. Aujourd'hui, elles sont près de 600 familles qui vivent dans des habitats faits de matériaux hétéroclites composés de tôle, parpaing, brique, plastique et autres. Leur majorité avait rejoint Béni-ouarsous dans la décennie 90. Pour des raisons sécuritaires, ces familles ont fui les zones rurales pour s'installer à proximité de l'agglomération de Béni-ouarsous», a expliqué à notre journal un ancien habitant de la ville de Béni-ouarsous, qui a, en outre, souligné qu'aucun wali n'est venu les voir pour connaître les conditions de vie lamentables de ces locataires, qui n'attendent que le moment d'être recasés.