Dans la conférence de presse qu'ils ont organisée hier dans un hôtel de la ville des ponts, les représentants du Conseil local de l'ordre des architectes (Cloa) de Constantine étaient tout heureux de présenter le décret exécutif n°16-224 du 22 août 2016 fixant les modalités des rémunérations de la maîtrise d'œuvre en bâtiment, paru au Journal officiel du 31 août dernier, qui est venu, selon leurs déclarations, régler 80% des problèmes des architectes. Et à ce propos, Mme Djeradi Lamia, présidente du Cloa, a déclaré que ce décret exécutif signé par le Premier ministre est désormais opposable à tous les ministères en ce qui concerne la question du cadre bâti où se trouvent impliqués les architectes. «Auparavant, a expliqué l'intervenante, le premier problème qui apparaissait en surface était celui des honoraires, mais à présent que l'Etat vient de répondre aux revendications des architectes, nous pouvons dire que la profession vient de franchir maintenant une étape qualitative». Son collègue Miloud Benzerda, membre de la commission nationale des textes au Conseil national de l'ordre des architecte (Cnoa), compléta en considérant que le nouveau décret exécutif «constitue effectivement un saut qualitatif, non seulement du point de vue rémunération, mais aussi dans les missions incombant maintenant à l'architecte, qui a bénéficié de nouvelles tâches comme l'ordonnancement, la coordination, le pilotage et l'assistance en maître-à-danser, c'est-à-dire que, dorénavant, tout architecte agréé prend pratiquement en charge toutes les tâches qu'englobe un projet». Toutefois, ajoute l'orateur, «n'empêche, il reste un autre domaine que nous souhaitons que l'Etat prenne en charge, en l'occurrence la qualification de l'entreprise qui prend le projet, soit la vérification des moyens financiers, techniques et humains qu'elle possède». Et Dris Ramdane, secrétaire général du Cloa, d'intervenir à son tour pour apporter la précision que ce nouveau décret touche uniquement le bâtiment alors que l'architecte intervient aussi dans d'autres champs, comme l'urbanisme et l'aménagement des places, l'amélioration du cadre bâti urbain, domaines qui ne sont pas encore réglementés par des lois. «Il nous faut aussi un texte pour réglementer la commande privée. Et en urgence ! Et à ce sujet, nous avons préparé des textes que nous avons introduits auprès du ministère de l'Habitat », a souligné Mme Djeradi. Profitant de l'opportunité, cette dernière annonça le lancement d'une campagne de vulgarisation de ce décret. Et d'annoncer également qu'une convention a été signée il y a quinze jours entre le Cloa de Constantine et un Institut de formation architecturale de Nantes, en France, pour la formation continue des architectes et de leurs staffs techniques dans les domaines de la réhabilitation et de la restauration de l'ancien cadre bâti. Cette formation concerne un nombre de 500 architectes qui seront répartis en groupes dont la période de formation s'étendra sur toute l'année. La convention prévoit également un échange d'architectes, en ce sens que les architectes qui vont former nos groupes se déplaceront à Constantine pour des visites d'information et de formation. Et la formation portera sur plusieurs thèmes, comme celui récent du «bâtiment intelligent», appelé aussi le «bâtiment positif», utilisant les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire.