La valse des entraîneurs est en train de prendre des proportions alarmantes en ce début de saison. Il est vrai que la stabilité ne fait pas partie du vocabulaire du football chez nos présidents de clubs. A cette cadence, le sport-roi en Algérie risque de tomber dans un coma profond, à partir du moment où la rue commence par dicter sa loi et les joueurs qui « renvoient » les entraîneurs sans se soucier des répercussions que cela peut engendrer. L'alerte est donnée à l'orée de cet exercice 2016-2017 où seize entraîneurs des deux ligues professionnelles ont été priés de plier bagages au moment où d'autres sont sur la sellette, pour ne pas dire comme de futurs limogés ou démissionnaires à l'instar de Chérif El Ouazani (USMBA). En Ligue 1, le CRB a déjà consommé deux techniciens, Bouali Fouad et Alain Michel, en attendant le troisième, puisque le Français ne fait plus l'unanimité au Chabab. Le CSC, prétendu club pro, est sans entraîneur depuis le départ du Franco-Portugais Didier Gomez. A la JSK, ce sont les joueurs qui ont exigé le départ de Kamel Mouassa qui avait pourtant permis au club de renouer avec la compétition continentale après une absence de plus de dix ans. A la JS Saoura, Sébastien Desabre a été remercié après deux journées pour être remplacé par Karim Khouda qui devient ainsi le neuvième entraîneur du club de Béchar depuis la saison 2013/2014. A l'USMA, Adel Amrouche n'a pas tenu longtemps, et même son successeur Cavalli est visé depuis la défaite concédée face au MCA. Youcef Bouzidi du NAHD a été obligé de prendre du recul après la défaite face au MCO et il est pressenti au poste de manager général. En Ligue 2, pas moins de dix entraîneurs ont fait les frais de cette valse au bout de sept journées seulement. La palme revient au GCM qui en est à son troisième entraîneur, Aassas, après s'être débarrassé de François Bracci qui avait succédé à Abderrahmane Mehdaoui, parti avant même le début d'exercice. Idem pour le RC Arbaâ qui a vu son troisième entraîneur, Fawzi Lafri, prendre ses valises et quitter son poste une semaine après son installation. Au CABBA, Abdelkrim Bira vient de succéder à Aziz Abbes, limogé pour insuffisance de résultats et sur demande des supporters. C'est le cas également de Nour Eddine Saâdi qui a été remercié pour résultats jugés insuffisants. La direction asémiste a jeté son dévolu sur Mohamed Henkouche pour espérer créer le déclic. A Biskra, le coach témouchentois Hadjar n'a pas tenu longtemps, six journées seulement. C'est Mounir Zeghdoud qui lui succèdera à la barre technique. Rachid Bouarrata, qui n'est plus à présenter, a été victime de la gestion de l'équipe dirigeante mais également d'une opposition qui active pour revenir aux commandes du club. Le WAB n'a pas échappé au phénomène en faisant venir Billel Dziri. L'ABS a engagé Zoheir Djelloul, alors que la JSMS a préféré Abdelkrim Benyelles pour remplacer respectivement Belaridi et Mihoub. Enfin, le CRBAF a été le dernier à avoir mis fin à la collaboration de son coach Mourad Karouf, remplacé par Nadir Leknaoui qui vient d'offrir la première victoire de la saison à sa nouvelle équipe face à l'ASMO. En somme, aujourd'hui, c'est bien la «rue» qui pilote les changements des entraîneurs avec la complicité bien sûr des hauts responsables. Tout est permis et cela ne devrait aucunement constituer une surprise dans la mesure où l'Etat préconise la politique de la paix sociale. Il ne faudrait pas s'étonner car cette situation reflète bien l'anarchie et le non-respect des valeurs. Quant aux responsables des clubs, ils ne seront là que pour se servir au détriment du développement du football algérien. La solution se trouve entre les mains des hauts responsables pour essayer de trouver les voies et moyens nécessaires afin de changer la mentalité de nos jeunes pour les convaincre que le football est une question de travail et de patience. Mais, n'est pas président qui veut. N'est pas dirigeant qui veut et n'est pas manager qui veut.