Alors que l'intersyndicale autonome de la Fonction publique décidera aujourd'hui de la teneur de son mouvement de protestation contre la suppression de la retraite anticipée, le projet de loi relatif à la retraite sera présenté à l'Assemblée populaire nationale (APN) fin novembre, a indiqué le président de la Commission de la Santé, des Affaires sociales, du Travail et de la Formation professionnelle à la chambre basse, Ali Melakhessou. Commission qui se réunira la semaine prochaine pour mettre au point la mouture finale de son rapport préliminaire sur le texte, précisera-t-il, dans une déclaration à l'APS. Le projet de loi, qui vient en application des recommandations de la 19e tripartite, propose l'abrogation de l'ordonnance no 97-13 du 31 mai 1997 portant sur la retraite sans condition d'âge. Ces dispositions ont été mises en place dans le cadre du programme d'ajustement structurel imposé par le FMI à l'effet de prendre en charge les compressions d'effectifs qui ont suivi la fermeture de bon nombre d'entreprises nationales. Cette période dépassée, l'Etat n'a pas cru bon revenir à l'ancien système national de retraite en vigueur depuis 1983. Pour le gouvernement, la suppression de ces dispositifs exceptionnels et le retour à la règle de l'âge minimum de la retraite à 60 ans est une mesure pour sauver la Caisse nationale de retraite, sérieusement déséquilibrée financièrement. Cette annonce va définitivement enterrer les derniers espoirs des syndicats qui comptaient sur une marche arrière du gouvernement concernant cette question des retraites. Par ailleurs, le projet de texte consacre le droit des travailleurs à travailler au maximum cinq ans au-delà de l'âge légal de la retraite, ce qui leur permettra de valider des années de travail supplémentaires au titre de leur retraite. Le texte de loi prévoit aussi le principe de sources additionnelles de financement des dépenses de retraite qui pourraient apporter un appoint à la source naturelle de financement de ces dépenses constituées des cotisations sociales. Dans le même contexte, et à propos de la fameuse liste des métiers pénibles, les travaux de la commission sur les métiers à haute pénibilité, installée récemment par l'UGTA, est «en phase de définition du critère médical et scientifique» de ces métiers, a indiqué Mohamed-Lakhdar Badreddine, conseiller auprès du secrétaire général de la centrale syndicale. Un travail confié à des médecins spécialistes en médecine du travail, a-t-il précisé. Rappelons que la commission en question compte plus d'une trentaine de membres représentant les fédérations de l'UGTA, des médecins et des experts dans le but de recevoir des propositions liées aux métiers à haute pénibilité. La question qui taraude aujourd'hui le monde du travail est le contenu de cette liste qui ouvre droit à des dérogations. En effet, les travailleurs dans des postes de travail à haute pénibilité pourront bénéficier de la retraite avant l'âge de 60 ans. Ce qui est certain, comme a tenu à le faire savoir le ministre du Travail, El-Ghazi, c'est que cette liste, définie par décret, ne sera connue qu'après l'adoption de la nouvelle loi sur la retraite.