Les quelque 17 000 mosquées à travers le territoire national, selon des statistiques établies en 2015, sont sous la loupe des gestionnaires de l'administration du secteur des Affaires religieuses et du Waqf. L'administration a, effectivement, opéré un contrôle presque total sur les mosquées dès le milieu des années 90, juste après la pagaille des années fastes de l'immixtion du religieux dans la politique et l'OPA lancé dans ce sillage par quelques formations politiques sur les mosquées, naguère devenues des tribunes pour les idées politiques, des plus extrémistes pour certaines. Cette mise sous contrôle des mosquées par le biais des directeurs locaux des affaires religieuses, les Imams et à un degré les associations religieuses, a été affirmée, déjà, par l'ex-ministre des Affaires religieuses et du Waqf, Ghoulamallah, et réaffirmée par son successeur, Mohamed Aïssa, qui a soutenu devant la presse, avant-hier, jeudi, en marge d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, que la mosquée est plus que jamais protégée et aucune partie étrangère ne pourra l'exploiter à des fins suspectes. En termes plus soft, M. Mohamed Aïssa a, ainsi, affirmé que «la mosquée est désormais protégée et aucune partie ou organisation ne pourront exploiter les jeunes Algériens pour les recruter dans leurs rangs». Les craintes n'étant plus les mêmes que celles qui prévalaient dans les années 90, les mosquées ayant été pratiquement mises hors du champ des influences et des discours politiques partisans, M. Mohamed Aïssa a précisé à ce propos, que «les réseaux sociaux sur la toile sont le moyen utilisé par l'organisation terroriste «Daech» pour recruter des jeunes et non la mosquée». Evolution technologique oblige, les temps modernes poussent plutôt à craindre les réseaux sociaux, qui échappent ceux-là à tout contrôle. Concernant certains jeunes Algériens égarés ayant rejoint l'organisation terroriste «Daech», M. Mohamed Aissa a indiqué que «leur nombre ne dépassait pas les 100», estimant que «ce chiffre est minime par rapport aux pays voisins», où l'on enregistre 15 000 Libyens, 7 000 Tunisiens et 2 000 Marocains qui ont rejoint les rangs de l'organisation EI en Syrie notamment. Le ministre des Affaires religieuses et du Waqf a rappelé, enfin, que l'Etat veillait à la protection de la mosquée de tout extrémisme, relevant qu' «il est impossible à cette instance religieuse d'exploiter les jeunes Algériens comme ce fut le cas durant la décennie noire». Seulement, faut-il le relever, «la protection de la mosquée de tout extrémisme» n'est pas l'unique rempart contre la radicalisation des jeunes Algériens, l'amer expérience vécue durant les années 90 aura eu également son effet «vaccinateur» contre les tentatives des terroristes-recruteurs, d'ici ou d'ailleurs. Sur un autre plan, le ministre des Affaires religieuses et du Waqf, Mohamed Aissa, qui répondait à une question d'un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une plénière consacrée aux questions orales, a affirmé que ses services avaient pris toutes les mesures juridiques pour la restitution et la protection des biens waqf à travers l'ensemble du territoire national, estimant que son département s'emploie à travers sa stratégie à l'établissement d'un fichier national du waqf et le développement des moyens de gestion du waqf par le recensement, l'enregistrement et l'exploitation. Non sans rappeler dans ce contexte la création de commissions de wilayas pour le règlement des affaires liées aux biens waqf, placées sous l'autorité du wali. S'agissant des mesures prises par son département pour la restitution des biens waqf relatifs au projet de construction de la «mosquée Mohamed Khettab dans la commune d'El Milia (Jijel), le ministre a indiqué qu'elle faisait l'objet d'un examen par son département avec les autorités de la wilaya. Il a précisé à ce propos, que les autorités wilayales et locales ont été destinataires d'une correspondance pour trancher la question de restitution du waqf (école Mohamed Khettab) appartenant à l'Association des Uléma musulmans. M. Aissa s'est dit disposé à oeuvrer dans le cadre de la loi pour la restitution de ce bien waqf et aplanir tous les obstacles qui se dressent devant l'Association de la mosquée Mohamed Khettab afin de réaliser ce projet et toutes les structures qui l'accompagnent.