Ce sont plutôt les doux et mignons agneaux de ce jour qui seront les féroces béliers de demain. Tandis que le hardi coq a toujours cette tendance à oublier qu'il fut - hier encore- juste un tout petit œuf, très quelconque, un peu ovale ou plus ou moins rond. Changeant à présent de ton à la musicalité de son ancien bêlement de novice ovin, le bélier d'aujourd'hui passe pour être ce seul chef de la Seigneurie de la grande bergerie, suivant à la trace non sans menace ces belles et pétillantes antenaises plutôt que de vivre comme autrefois solidement llaaccroché au crochet de sa mère : la brebis. Monté sur ses solides ergots ou imbu de son magnifique plumage et aura, le coq renie très vite ses anciennes origines, prêtant le flanc à sa belle et très étoffée cour ou donnant libre cours à l'expression de son ramage. Et l'un comme l'autre doivent se dire que la folie est une bonne chose pour s'enfuir du réel lorsque le bon sens fout le camp. Le tout est plutôt une question d'apparat qui a vocation de troubler la vue du groupe ou de tromper avec l'ennemi. Le premier en fait cette démonstration de force au travers de ses cornes enroulées de vrai guerrier. Tandis que le second, un peu trop fier de son très coloré costume de douce soie plumée, usera à satiété de cette paix à imposer à son monde volatile au travers de son sévère regard de super-chef de Grand Maitre au sein de la basse-cour. Grâce, en particulier, à sa tenue de Grand Seigneur qui fera plier tout à l'heure sous son réputé charme de subtil dragueur les plus belles poules, au très soigné apprêt, notamment celles connues pour être en chaleur au sein de la ferme.and Seigneur qui fera plier tout à l'nes enroulées de vrai guerrier, tandis que le second, un peu trop fie Au moment où ce tout petit et très frêle ovin enfante ce véritable gang de la bergerie « trainant au dessus de tout son monde la tête d'une féroce bête immonde », le très coquet volatile incarne, lui, ce style très autoritaire et surtout osé d'un vrai dictateur, emmitouflé dans son très chic et souvent multicolore complet. L'un se réjouit de sa grande carrure et impressionnante stature, tandis que l'autre séduit à tous les coups les toutes jeunes poules, les dispensant dans la foulée de lui faire les yeux doux ou de porter pour ce faire leurs belles parures. Et si le bélier de demain reste celui tout désigné pour mener à bien ce dur combat du « corps à corps » qu'exige de lui la réputation de grand chef de la bergerie, l'habit de vrai prince du poussin prédestine le volatile à porter, juste des mois plus tard, cette belle couronne en or qui fera pâlir d'envie les pourtant toutes vieilles poulardes de la ferme. Les deux ont vraiment de la côte dans leur territoire respectif de prédilection. Au respect dû à l'un correspond cet amour voué au profit de l'autre. Ainsi auront toujours vécu ces dompteurs masculins d'ovins et ces séducteurs de volatiles très féminins. A la force de l'un s'oppose la classe de l'autre. Et tant qu'il pleuvait sur les très fertiles plaines et fécondes montagnes de la contrée, la vie continuait ainsi son long chemin, charriant à tout va leurs nombreux exploits et portant plus loin l'écho de leurs grandes prouesses et jolis cris d'animaux de choix et de grande considération. Généreuse pluie tout comme d'ailleurs utiles précipitations faisaient leur apparition sans même parfois prendre le soin ou la peine de vraiment annoncer leur visite impromptue au sein de la contrée. A la moindre bise automnale, succédait sans tarder ces gouttelettes génératrices d'une vraie moisson de l'espoir qui faisaient naguère tressaillir de froid mais surtout valser de joie le monde paysan. Tout le monde vivait donc à ce rythme effréné et ininterrompu des saisons de l'année qui ne prenaient jamais le risque de se confondre un brin entre elles dans leurs attributions et autres caractéristiques, encore moins un tantinet se télescoper dans les formes et autres précieux concours qui les différencient ou distinguent les unes des autres. Grosso modo, on s'y adaptait, on s'y conformait. On y prenait même parfois ce plaisir un peu fou de se laisser aller et plutôt séduire par une nature dont on savait à l'avance bien mesurer les vrais contours de ses moments de joie, de folie et de grande colère, tout comme d'ailleurs ceux de sa légendaire générosité et autres largesses toutes surnaturelles. Solidement accrochés à leurs grandes mamelles dont nous goutions aux sucs de leurs succulentes saveurs, nous devinions déjà en première intention leur arrivée impromptue tout comme d'ailleurs leur départ parfois précipité, ne sachant vraiment comment les en remercier. Autant leur accueil fut des plus chaleureux, autant leur adieu fut souvent des plus tristes. Même si le profit à en tirer était souvent si grand et très important. Ne pouvant plus rien changer à la nature, nous suivions le temps, à travers ses saisons, leurs caprices, générosités et autres particularités Cependant, nos labours n'étaient jamais à sec et, par conséquent, nos moissons n'étaient jamais retardées. Ce fut le temps qui guidait nos mouvements et ses saisons qui nous imposaient la charge de travail à accomplir ou le choix des métiers à exécuter. On s'y adaptait ou encore faisait avec. Dans notre quotidien, tout était réglé à l'avance comme sur du papier à musique. Nous ne faisions en définitive que suivre le souffle de la vie ou le rythme de ses saisons, très confiants en cette modeste vie que nous menions fort tranquillement. Nous, ces petites gens de la basse société, qui avions connu l'œuf d'hier ayant donné le coq hardi ou vaniteux d'aujourd'hui ou encore assisté à la naissance de cet autre agneau des mois auparavant mis bas dans sa bergerie, devenu plus tard ce féroce bélier, ne sommes plutôt guère surpris par la tournure actuelle ou évolution future des choses. Autrefois, tout labour à sec était inéluctablement voué à l'échec ! Et toute moisson retardée gâchait irrémédiablement tout espoir de vraiment en profiter ! Mais pourquoi donc oser de nos jours tous ces hypothétiques labours à sec et pourquoi aussi tenter vraiment le diable avec toutes ces moissons retardées ? S'y impliquer ne revient-il pas à en perdre la raison ? Toute ébauche d'une quelconque solution relative à la question posée participe de cette volonté de l'individu malintentionné à vouloir dans l'absolu inventer cette idée de bousculer les habitudes de la Nature sans vraiment pouvoir lui en substituer d'autres liées au « génie » de sa propre invention. Celle-ci (l'idée) se réalise en recourant à toutes formes de détournement de ses lois drastiques par le fait de sa focalisation sur la tricherie, la ruse à tous les niveaux, -ci se réalise e idée de u vice, du stratagème, mais surtout du mensonge, ce mal passe-partout qui conduit à toutes la corrosion de la vérité, la corruption des mentalités, la déformation de l'existant, le vice dangereux, le stratagème de connivence, mais surtout du mensonge, dans l'absolu et dans le tout dans le tout, ce mal passe-partout qui conduit à toutes les misères de l'Humanité Ces walis récemment remerciés à la hussarde ou à grandes pompes et ces autres grands commis de l'Etat algérien, zélés de leur état, tout juste pour paraitre aux yeux du grand chef comme vraiment très aptes à faire partie de sa grande cour et tour d'Ivoire, savent-ils, au moins, que le bâton qu'ils brandissent telle une arme à la face du petit peuple afin de lui tenir court la bride risque de se retourner contre eux au moment où ils s'y attendent le moins ? Ont-ils vraiment bonne conscience de ce qu'ils font d'abord comme tort à leur propre personne et carrière professionnelle bien avant même d'épingler à leur profit et sinistre répertoire toutes ces victimes de la basse société qui ne voient en eux que les vrais bourreaux d'un régime qui s'affole à la moindre secousse que produit un subite mouvement de vent en balade dans la contrée ? Jouent-ils tous leur va-tout en jouant à ce jeu très dangereux, sans vraiment bien calculer le risque à prendre ou à encourir pour tenter cette osée acrobatie, laquelle, au lieu de toujours les propulser vers le haut du podium, peut également les envoyer -sans le moindre espoir d'un probable retour à la haute sphère du pouvoir- aux gémonies de l'enfer, mais aussi comme proie facile à leurs administrés du moment ? Sont-ils conscients que quelque en soit leur rang et importance au sein de la hiérarchie de la pyramide du pouvoir, ils ne comptent plus que pour de simples fusibles qu'il faut absolument faire sur le champ sauter à l'effet de permettre au régime de continuer à normalement fonctionner sinon de contourner un quelconque écueil de nature à mettre son avenir en péril ? De Skikda à Bejaia, en passant par Tiaret ou Sidi Bel Abbes ou une toute autre Wilayarocédé a toujours été ant par Tiaret ou Sidi Bel Abbes, contourner un quelconque écueil de nature à mettre son avenir en p, le procédé a toujours été le même : que ce soit dans la procédure de la nomination de son chef de l'exécutif ou même dans les formalités prévalant ou justifiant son remerciement. Autrefois, des Walis ont été remerciés pour des raisons que la raison elle-même réfute ou encore rejette ! Il y eut celui qui s'est vu signifier sa cessation d'exercer ses fonctions de Wali juste à son retour des funérailles d'un Historique Moudjahid et non moins Haut Cadre de la Nation et de l'Etat Algérien, mais aussi celui ayant connu ce même sort sur un simple coup de téléphone pour avoir osé dire non à une proposition qui exposait sa carrière à un quelconque danger, également celui classé dans la même catégorie pour juste avoir été soupçonné appartenir à l'autre clan, à un autre parti politique algérien, à une supposée force occulte ou à un prétendu cercle d'influence, à un concurrent ou courant opposé, à une toute autre sphère ou idéologie opposée ou en compétition avec la nôtre, à je ne sais trop quoi ?! Tous ne savent au tout début de leur carrière comment finalement bien parvenir tout à fait en haut de ce très huppé podium, et surtout de quelle basse manière ou mesquine façon le quitter un jour ! Mais presque tous y tiennent encore et toujours, en dépit de toutes ces contraintes et vicissitudes du métier exercé, lesquelles, bien souvent, ne leur procurent ou encore coûtent que la pire des humiliations. Qu'il est bien loin ce temps où le commis de l'état arrivé à hauteur de son niveau d'incompétence refusait catégoriquement et de son propre chef toute proposition qui lui était faite par ses supérieurs hiérarchiques ! Qu'il est bien loin ce temps où les membres de la famille du Haut responsable de l'Etat Algérien, bien avant l'intéressé lui-même, appréciaient à son juste titre son départ à la retraite afin d'amorcer cette autre vie familiale qui les unit ou réunit de nouveau, plus que par le passé, une fois le patriarche déchargé de ses lourdes responsabilités politiques ou administratives ! Enumérer tous les bienfaits d'un départ à juste titre d'ailleurs à la retraite de tout chef de famille ne revient-il pas à s'immiscer dans la vie privée des gens ? Quitter le pupitre, une fois le discours de circonstance terminé, n'est-elle pas une manière très civilisée et fort appréciée par les subordonnés pour longtemps se faire respecter par tout son monde alentour pour services rendus à la nation ? Presque tous hantés par ce troisième âge qui les rattrape à tout moment, nos Hauts Commis de l'Etat refusent leur mise à l'écart des centres de décision, même si leur mise à la retraite s'impose d'elle-même ! Ils préfèrent peut-être quitter leurs fonctions sur des injonctions aussi sévères et si humiliantes, ou encore sur fond de scandales politiques, diplomatiques ou encore juridiques qui risqueraient de tout anéantir dans leurs carrières professionnelles. A vouloir à tout prix s'aventurer dans ces très fréquents labours à sec, on finira par changer, à chaque accroc contre un sol rigide et très aride, de soc à notre maudite charrue ! Quant à retarder volontairement les moissons à engranger sur cette petite parcelle emblavée, le butin à en tirer risque d'être vraiment insignifiant, comparé à l'effort déployé à cette fin ! Revenir à ses origines n'est-elle pas la meilleure des solutions à entreprendre devant pareille impasse culturelle et gadouille morale ? Avant de jouer au redoutable bélier n'est-il pas préférable d'imiter d'abord le tout frêle et plutôt innocent agneau ? Tout coq du village à intérêt à bien scruter l'intérieur de la coquille de l'œuf qui l'abritait dans sa prime enfance avant même de penser à brasser de l'air avec ses désormais grandes ailes ou à bien regarder dans un miroir l'image impeccable que lui reflète sa glace au sujet de son beau costume, abondamment plumé et superbement lissé ! Savoir d'où l'on vient peut très souvent nous aider à trouver ce bon ou utile chemin que l'on désire emprunter. Savoir où l'on va peut parfois nous épargner toute question relative à nos origines. Lier l'une à l'autre nous impose à prendre des décisions difficiles pour garder la même trajectoire et être fixé sur notre destination.