Représentant tout un pan de l'histoire contemporaine, la prestigieuse place du 1er-Novembre 1954, située en plein cœur d'Aïn El-Turck, tombe en décrépitude au fil des jours au vu et au su de tout un chacun. Cette esplanade, qui a abrité jadis de grandes manifestations culturelles à l'occasion de la commémoration d'évènements et où des artistes de renommée mondiale ont égayé le public, fait peine à voir aujourd'hui sans, malheureusement, déranger les consciences. Toujours est-il que le piteux état de cette principale place auquel a contribué, un tant soit peu, l'incivisme et sa fratrie, s'identifie à travers la détérioration des bancs publics qui la ceinturent et la dégradation avancée de ce qui reste de son revêtement de pavés. L'annonce de son aménagement plus de deux années auparavant (information rapportée à l'époque par Le Quotidien d'Oran) a suscité le soulagement des riverains, qui ont rapidement désenchanté en ne voyant rien venir. En effet, dans le cadre de l'amélioration urbaine, un projet d'aménagement devait cibler cette esplanade en 2014. Il s'agit d'un projet, qui a été inscrit sur le plan d'action quinquennal 2013/2017 et figurant parmi 18 opérations à réaliser en 2014. Un apport de 16 millions de dinars a été estimé pour la réalisation de ce projet d'utilité publique avec un délai de quatre mois. Notons que ce projet a été accordé par la wilaya d'Oran suite à la proposition de la daïra d'Aïn El-Turck. La cruelle déchéance de ce point de repère, incontournable au sein de cette commune, qui a suscité le courroux et la consternation des riverains au cours de l'année dernière, après avoir été transformé en parking automobile, a grandement perdu de son aura au même titre que la place Vassas, du nom du premier maire de la ville, baptisée Boukirène, située à un jet de pierre de là, qui est logée à la même enseigne. Cette deuxième esplanade, tapissée et rongée par les herbes folles, en raison de l'absence d'entretien, subit, en effet, fort malheureusement, le même triste sort et sa dégradation va crescendo au fil du temps. Cernée par une multitude de véhicules de transport public et de taxis clandestins, le tout dans un désordre qui dépasse tout entendement, l'ambiance de déliquescence prévalant au sein de la place Vassas, leurre le regard non averti du visiteur avec son reflet d'image d'une gare routière. Passage obligatoire pour accéder au centre d'Aïn El-Turck, cette esplanade, qui mérite plus d'attention, nécessite au plus haut point, à l'instar de la place du 1er-Novembre 1954, qui sont livrées à l'abandon, aux mignardises de la nature et à l'incivisme, un aménagement pour redorer leur blason, cruellement terni dans l'indifférence et l'insouciance des uns et des autres.