Une importante délégation, composée principalement d'hommes d'affaires, de chefs d'entreprises et d'avocats spécialisés, se rendra aux Etats-Unis d'Amérique dans les jours à venirpour rencontrer le nouveau président américain, Donald Trump. «Les préparatifs pour cette rencontre vont bon train», nous a indiqué hier une source proche de la délégation, qui souligne que la rencontre devrait avoir lieu à la Maison-Blanche à Washington. En fait, la rencontre est un déjeuner qu'organise le président américain en l'honneur de nombreux pays africains dont l'Algérie. Trump aurait choisi les pays qui ont un poids dans le continent pour discuter principalement de coopération économique. Aucun officiel algérien ou africain n'a été convié à ce rendez-vous. Le nouveau patron de la Maison-Blanche veut, selon toute vraisemblance, discuter directement avec les hommes d'affaires africains sans passer par les canaux classiques et officiels. Ce «déjeuner» de Donald Trump est en réalité une sorte de «débriefing». Le président américain veut, semble-t-il, savoir, sans passer par des intermédiaires, ce qui se trame réellement dans certains pays africains en prenant le risque de fâcher certains gouvernements. Mais cela semble également être le cadet de ses soucis, puisque dès sa prestation de serment devant les Américains, il signe des décrets qui risquent de porter préjudice durablement aux USA. Il faut savoir que l'Algérie fait partie d'une liste de 23 pays ciblés par l'administration du nouveau président américain dans sa lutte contre l'immigration clandestine. Selon le Los Angeles Times, l'administration américaine a clairement mis en garde les pays en question afin d'accepter le retour de leurs concitoyens expulsés des Etats-Unis. Mais la décision la plus spectaculaire prise par Donald Trump il y a à peine quelques jours est incontestablement l'interdiction d'entrée sur le sol américain aux ressortissants musulmans de sept pays, à savoir l'Irak, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. L'interdiction est valable trois mois. Le décret signé en grande pompe devant les caméras de la télévision américaine suspend pour une durée indéterminée l'accueil de réfugiés syriens musulmans. Les chrétiens ne sont pas par ailleurs concernés par cette décision qui a soulevé le tollé général au sein des associations de défense des droits de l'homme, le camp démocrate et la communauté internationale. Le décret autorise également Washington à arrêter pendant quatre mois le programme fédéral d'admission et de réinstallation de réfugiés de pays en guerre, toutes nationalités confondues. Plusieurs décisions et déclarations du nouveau locataire de la Maison-Blanche restent controversées. Mais l'homme semble aller jusqu'au bout de sa propre logique qui lui a valu jusqu'ici des «inimitiés» y compris aux USA. En invitant des hommes d'affaires africains à discuter autour d'un déjeuner sur d'éventuelles perspectives de partenariat, Donald Trump s'engage dans une politique qui se résume à tenir d'une main le bâton et de l'autre la carotte. En tous les cas, le choix des convives à ce déjeuner de représentants de pays africains à la Maison-Blanche suscite déjà quelques appréhensions. En effet, pour le cas de l'Algérie, la majorité des invités sont des industriels ou hommes d'affaires qui n'ont jamais caché leur opposition au modèle économique prôné par le gouvernement algérien.