Les commerçants occupant les locaux de la commune de Constantine ont décidé d'observer 3 jours de grève, à partir d'aujourd'hui 4 février jusqu'au lundi 6, pour protester contre les augmentations des loyers opérées par l'APC. Un "communiqué" annonçant le débrayage a été affiché dans les principaux marchés de la ville, Boumezzou, Bettou et Souk-El-Asser du centre-ville, et dans les autres places marchandes des faubourgs de la ville, document dans lequel leurs représentants s'élèvent contre ce qu'ils ont appelé "des augmentations irraisonnées qui ont surpris et choqué tous les commerçants". On précisera néanmoins que "cette décision d'entrer en grève prise après consultation de tous les commerçants ne concerne que ceux qui exploitent les locaux appartenant à l'APC". Le principe de la grève qui a été adoubé par une majorité de commerçants que nous avons rencontrés jeudi n'a pas été du gôut des citoyens qui se sont considérés les seules victimes du bras de fer qui oppose la municipalité à ses locataires. Aussi, la grève annoncée n'a-t-elle pas obtenu l'aval de l'organisation des commerçants représentée par le bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Interrogé, jeudi, à ce propos le coordinateur de ce bureau, M. Bouhenguel Laid, a désapprouvé cette démarche des commerçants concernés qui, rappelons-le, ont engagé individuellement des actions en justice contre l'APC en contestation des taux des augmentations opérées. "Ils ne nous ont pas écouté lorsque nous leur avons conseillé de s'en tenir à l'action engagée en justice qui va, tôt ou tard, les conforter dans leur contestation des taux trop élevés des nouveaux montants des loyers. Mais aussi parce que la grève va pénaliser les citoyens, et eux seuls". Notre interlocuteur considère que la décision de l'APC d'imposer aux commerçants des taux élevés allant jusqu'à 700%, selon la zone où ils ont installé leurs commerces, se trouve en porte-à-faux avec la loi qui stipule que les augmentations de loyers, comme celles portant sur les tarifs des marchandises, se font dans une fourchette située entre 10 et 30% pour les locaux qui sont exploités pendant une durée de trente ans ou plus. Et les augmentations peuvent être opérées chaque trois ans pour les locaux qui sont exploités pendant une durée de 20 ou 30 ans. Quoiqu'il en soit, l'annonce de la grève a eu pour conséquence de pousser les citoyens à prendre des précautions pour l'avenir immédiat. Hier vendredi, ils se sont rués sur les marchés pour s'approvisionner, notamment en fruits et légumes, afin d'assurer leurs besoins pendant les trois journées de grève durant lesquelles les marchés seront totalement fermés et les prix des produits maraîchers seront, comme c'est l'habitude, probablement revus à la hausse par les autres marchands du quartier non concernés par ce débrayage.