La secte des «Ahmadites», ou «El Ahmadya», est non musulmane, attente aux principes de l'Islam et a été interdite en Algérie, comme dans le reste des pays musulmans, depuis les années 1970. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa a, une nouvelle fois, affirmé, jeudi, à la presse, en marge, d'une session de questions orales au Conseil de la nation, que « l'interdiction des activités de la secte d' «Al Ahmadiya», en Algérie était basée sur une fetwa' décrétée par le Haut Conseil Islamique (HCI), dans les années 1970. » Il a rappelé, ainsi, que les conseils scientifiques « ont décidé de se référer à la fetwa', décrétée dans les années 1970 par le HCI et le défunt Cheikh Ahmed Hamani, qualifiant cette secte de groupe égaré et en dehors de l'Islam ». Plusieurs membres de cette secte, dont des responsables, ont été arrêtés, la semaine dernière, dans plusieurs régions du pays par les services de sécurité. Le ministre des Affaires religieuses a souligné, à cet égard, que « l'Algérie rejoint les pays du monde arabo-musulman et Al-Azhar, considérant ces individus comme n'appartenant pas à l'Islam, ni aux doctrines islamiques et même de profanes ». M. Aïssa avait indiqué, la semaine dernière, à la radio nationale, que « les principes sur lesquels se base la secte «Al Ahmadya» ne sont pas islamiques », c'est là, la conclusion de la réunion d'un conseil scientifique, tenu récemment à Laghouat », ajoute-t-il, avant de souligner que « cette secte attente aux principes de l'Islam.» Il a affirmé, en outre, que «Al Ahmadya» est une couverture pour autre chose », et que « si les adeptes de cette secte disent qu'il s'agit d'un mouvement musulman, alors ils doivent se plier aux décisions des savants de l'Islam. « La semaine dernière, en présentant la partie algérienne du rapport annuel d'Amnesty International, Hassina Oussedik, directrice du bureau pour l'Algérie, avait estimé que la secte Al Ahmadya' est un « courant minoritaire de l'islam » et qu' «il existe une pluralité, dans la religion musulmane, qu'il faut tout simplement, respecter ». Selon elle, « il faut considérer ce courant, comme on considère d'autres courants, dans la religion musulmane », citant l'exemple des zaouïas. « Tout courant religieux qui n'incite pas à la haine ou au terrorisme, ses adeptes ne doivent pas faire l'objet de poursuites par les services de sécurité ou par la justice », ajoutait-elle. Le ministre des Affaires religieuses rappelle que « l'Algérie, qui croit profondément à la liberté du culte et à la libre pratique des rites pour les religions monothéistes, consacrés par la Loi algérienne, appelle les personnes non musulmanes à soumettre une demande, au ministère des Affaires religieuses pour les autoriser à exercer leurs rites religieux, mais si ces personnes sont musulmanes, les ulémas se sont déjà prononcés à ce sujet ». Ce groupe œuvrait à « former une organisation propre pour se renforcer et revendiquer la protection internationale, mais les services de sécurité les ont démasqués et ont empêché leurs activités », a-t-il précisé. L'Ahmadisme est né, à la fin du XIXème siècle, au Pendjab, alors sous domination britannique, et créé par Mirza Ghulam Ahmed, qui s'est autoproclamé comme étant « le Messie », puis le « Mahdi », et pris la tête d'un mouvement révisionniste de l'Islam. En 1974, l'Ahmadisme a été interdit au Pakistan et bien avant, dans les pays musulmans, car Ghulam s'est déclaré « Mujadad » ou réformateur de l'Islam. Cependant, le mouvement de Ghulam Ahmed a eu de nombreux adeptes, d'abord au Pendjab, devenu le Pakistan, après le retrait des Britanniques du territoire, ensuite en Inde et dans de nombreux pays asiatiques. Après la mort de Mirza Ghulam Ahmed, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Aujourd'hui, ses adeptes seraient répartis dans 194 pays, le siège étant à Londres pour la communauté musulmane «Ahmadya», et à Lahore, en Inde, pour la seconde secte, le mouvement Ahmadyya de Lahore, après la scission de 1914. Au mois d'octobre dernier, le ministre des Affaires religieuses avait prévenu sur la prolifération des adeptes de cette secte, estimant notamment que « nous vivons une nouvelle époque. Nous vivons une vraie invasion sectaire. Nous vivons une déstabilisation qui concerne l'Algérie mais aussi la région. » L'installation de cette secte, en Algérie, depuis plusieurs années est une menace, a-t-il laissé entendre, relevant même que « l'Islam, selon le référent religieux national, est en danger. » De leur côté, les services de sécurité semblent resserrer, encore davantage, l'étau sur les membres et les responsables de cette secte, avec des arrestations dans plusieurs régions du pays, alors que des informations non confirmées indiquent que les contacts des membres algériens de cette organisation ont été localisés en Israël.