Une grève massive des transporteurs privés a paralysé, hier, la ville et ses périphéries. Le bras de fer qui oppose, depuis trois mois, les organisations syndicales (SNTT et UNAT) des transporteurs privés, à la direction des Transports de la wilaya d'Oran et celle de l'entreprise de Transport d'Oran (ETO), a finalement abouti, hier, à une grève générale, obligeant les usagers à se rabattre sur d'autres moyens de transport : clandestins, taxis, tramway ou tout simplement leurs jambes. Des milliers d'usagers ont été laissés, hier, en rade, et en particulier dans les zones périphériques de la ville, par les transporteurs privés qui ont observé une journée de débrayage pour dénoncer linjection de 150 bus, dans le cadre d'une concession d'exploitation accordée, par l'ETO, à un grand opérateur connu et qui active dans plusieurs wilayas du pays. Les usagers des périphéries immédiates de la ville pris au dépourvu par cette grève massive, ont été contraints, à leur corps défendant, de redécouvrir les vertus de la marche à pied. Les transporteurs, quant à eux, se sont rassemblés devant le siège de la direction des Transports de la wilaya d'Oran pour exiger une intervention du premier responsable du secteur. Une délégation des transporteurs a été reçue par le directeur des Transports qui a appelé les contestataires à reprendre le service, dans les plus brefs délais. «Nous avons rencontré le directeur des Transports qui s'est engagé à geler, durant 48 heures, la concession d'exploitation des nouveaux bus. Il a aussi promis, de revoir le redéploiement des bus sur les lignes urbaines et suburbaines, en faveur des transporteurs privés. Nous avons pris en considération les engagements du directeur, mais la base a rejeté, catégoriquement, toutes ces propositions. Les transporteurs exigent l'annulation, pure et simple, de cette nouvelle concession d'exploitation. La base a aussi décidé de reconduire la grève générale demain (lundi 13 mars) jusqu'à l'aboutissement de notre revendication», affirme le coordinateur régional de l'UNAT. La première journée de grève a été, difficilement, vécue par les usagers des périphéries qui se sont trouvés obligés de recourir aux services des clandestins pour regagner leur travail ou leurs domiciles. Les collégiens ont été, aussi, pénalisés par cette grève. Nombreux ont été contraints de parcourir plusieurs kilomètres à pied jusqu'à quatre fois, par jour, pour se rendre à leurs établissements scolaires. Cette situation a provoqué le courroux des citoyens qui dénoncent le diktat des transporteurs privés. Le mouvement de débrayage est, aussi, à l'origine de désagréments pour les usagers intra-muros. Des centaines d'écoliers, lycéens et travailleurs ont été pénalisés par cette grève. Les usagers (élèves, enseignants, travailleurs) sont forcés d'effectuer un parcours du combattant pour rallier leurs établissements scolaires ou leurs lieux de travail. Autre frange pénalisée par l'arrêt de travail : les étudiants du pôle universitaire Belgaïd. Les usagers qui résident près du tracé du tramway ont été les plus chanceux et en particulier ceux de Haï Es Sabah et Es Senia. Il importe, toutefois, de préciser que ce débrayage des transporteurs privés a été bien accueilli par les automobilistes et autres usagers de la route. La circulation en intra-muros était fluide tout au long de la journée d'hier, en raison de cette grève. Les transporteurs privés sont à l'origine de la congestion du trafic automobile à Oran et sa périphérie. Ils stationnement n'importe où et n'importe comment, causant souvent des bouchons inextricables, près des ronds-points, des intersections et des grandes artères de la ville.