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Al Ahmadiya, secte ou victimes ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 04 - 2017

  Depuis quelques jours, le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa multiplie les attaques contre un courant jusqu'ici méconnu des Algériens. Les adeptes d'Ahmadya, qui représenteraient 1% de la population musulmane mondiale, sont la cible de Mohamed Aissa, connu pourtant pour son « réformisme » et sa tolérance envers les cultures et les autres religions, y compris le judaïsme.
Un projet de loi interdisant la pratique de certains rites, y compris celui d'El Ahmadya est au niveau du gouvernement. Avant cela, sept personnes ont été arrêtées à Saoula par la gendarmerie, le mois de janvier dernier, avant que la police n'épingle 10 autres adeptes présumés d'Al Ahmadiyya à Chlef. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) n'a pas tardé à dénoncer ce qu'elle a qualifié « d'atteinte aux droits de l'homme». «La répression du courant religieux d'Al Ahmadya est inacceptable. Cela constitue une atteinte à une liberté fondamentale consacrée par les lois et conventions internationales. Le Conseil national considère que le droit de culte n'est pas une liberté réservée aux dogmes dominants, mais un principe général qui n'a de limite que celui du respect de la dignité humaine », a tenu à dénoncer, dans un communiqué, le 25 mars dernier, la LADDH. Plusieurs associations de défense des droits de l'homme ont dénoncé, même si cela n'a pas été médiatisé, ce qu'elles ont qualifié à leur tour de «persécution d'une minorité religieuse». Depuis quelques temps, certaines chaines de télévision et journaux proches des islamistes s'en donnent à cœur joie en jetant à la vindicte populaire cette minorité accusée de porter atteinte aux préceptes de l'Islam. Certains médias ont même qualifié ces adeptes d'Al Ahmadiya de mécréants alors que ces derniers pratiquent tous les commandements du saint Coran (prière, carême, Zaket, Hadj, etc.), selon Mustapha Radji, un sociologue algérien, spécialiste des mouvements religieux. Mustapha Radji, également professeur à l'université de Mostaganem, qui connait bien le courant Ahmadiya, affirme que ces gens ne diffèrent pas des autres musulmans à l'exception qu'ils sont convaincus que les prémices de la fin du monde sont tous apparus et que le « messie » est revenu sur terre. Selon lui, les membres d'Al Ahmadiya sont des « musulmans orthodoxes » qui pratiquent l'Islam de la majorité sunnite et ils appartiennent à un mouvement de réforme islamique. Le fondateur d'Al Ahmadiya est Mirza Ghulam Ahmed (mort en 1908), né en Inde britannique.
Ce qui les distinguent des autres mouvements de réformistes islamiques, selon notre interlocuteur, c'est qu'ils ont une interprétation moderne du thème islamique et des signes annonciateurs de la fin du temps (l'eschatologie) ainsi que l'avènement du Messie/Mehdi vers la fin des temps.
« Pour les Ahmadites tous les signes avant-coureurs indique la fin des temps et selon leurs croyances, le Messie (El Mehdi) est venue dans notre monde et c'est le fondateur de l'Ahmadiya», explique M. Radji qui souligne que ce courant n'a rien de différent des autres courants musulmans sauf peut-être pour la prière en groupe (Jamaa). Les Ahmadites, ne prient pas dans les mosquées et préfèrent prier entre eux, affirme le sociologique qui souligne que c'est à cause de cela qu'ils ont été arrêtés par les services de sécurité. S'ils sont autant musulmans que tous les autres, pourquoi alors toute cette campagne contre ce courant ? «Ce qui est grave dans le traitement du sujet d'Al Ahmadiya, c'est qu'on assiste au développement des amalgames. Les médias ne cherchent pas à donner la parole aux Ahmadites», relève le sociologue. «Les journalistes traitent le sujet comme s'ils étaient des Imams. Les Imams quant à eux réagissent comme des policiers et tous évoquent la menace et les atteintes à la sécurité comme si les Ahmadites sont des terroristes », soutient M. Radji qui ajoute que ce qui est encore plus grave c'est qu'il y a, selon lui, « une campagne organisée pour faire pression sur le gouvernement pour qu'il répertorie, à travers des textes de loi, les Ahmadites sur la liste des sectes». «Cela va ouvrir la porte à la violence religieuse et la Fitna. Les gens qui n'aiment les Ahmadites vont les attaquer parce que notre gouvernement les considèrent comme une secte alors qu'ils sont des Algériens à part entière », dira Le professeur d'université.
Quelle est la part de vérité dans les liens présumés de ce courant avec les services britanniques et israéliens? D'après Mustapha Radji, le mouvement ahmdiyya est né comme tous les mouvements de la reforme islamique à savoir durant la période coloniale. On ne peut pas dire, ajoute notre interlocuteur, que ce mouvement est la création de la Grande Bretagne coloniale parce qu'il a vu naissance sous l'empire britannique. «Cela équivaut à affirmer que le mouvement réformiste algérien né lors de la colonisation est une création française », dira M. Radji qui explique que le chef actuel des Ahmadites dans le monde est basé à Londres non pas parce que les services secrets britanniques soutiennent les Ahmadites (comme cela est répandu) mais parce que les Ahamdites sont interdits de pratiquer l'Islam dans le Pakistan, pays de naissance de ce courant.
« En Algérie, certains veulent reproduire le mauvais exemple du Pakistan qui a interdit la pratique religieuse de ce courant et la presse rapporte quotidiennement des actes de violence commis contre les Ahmadites », prévient notre sociologue qui conseille d'engager le dialogue pour lever les équivoques.
Sur la question de savoir pourquoi les Ahmadites ne se sont pas organisés dans le cadre d'une association religieuse et éviter du coup toutes ces tracasseries, le professeur d'université, qui affirme qu'il a approché ce courant dans le cadre de recherches, dira que les Ahmadites ont déjà essayé de le faire mais les autorités auraient exigé d'eux de le faire dans le cadre de la loi 2006 promulguée pour les non-musulmans. «Les Ahmadites ont refusé de s'organiser dans le cadre de cette loi parce qu'ils sont des musulmans à part entière », conclut notre interlocuteur.


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