Avec les mutations que subit le monde, dues aux guerres, aux famines, aux dérèglements climatiques et aux migrations, et avec les conséquences que toutes ces mutations ont eues sur le monde, les questions internationales ont été au centre des débats de la campagne électorale française. Le programme d'Emmanuel Macron développe cette thématique, en abordant certains points de sa future feuille de route : la relation avec le Maghreb, avec l'Afrique, la Russie, les USA , ainsi, le mouvement «En marche» rappelle dans son programme, qu'après le Brexit, la France sera la seule représentante de l'Europe au sein du Conseil de sécurité, et devra donc défendre les intérêts de l'Europe face aux autres puissances. Macron souhaite renforcer la politique de l'influence française dans le monde. On peut lire dans la section internationale du programme : «il faut mettre en œuvre une politique étrangère qui renforce notre indépendance, notre influence et nos intérêts dans le monde. C'est le cap que nous devons suivre» (source : programme En Marche : International). Cette politique étrangère reste donc dans la lignée du tournant stratégique qu'a effectué le pays dans les années 60. Pour rappel : la France a totalement modifié sa vision des relations internationales suite à 4 défaites en un siècle : deux défaites contre l'Allemagne, en 1871 puis en 1940, ensuite défaite de Dien Bien Phu en 1954 et enfin en 1962 la France est vaincue militairement mais aussi politiquement par les Algériens et l'Algérie obtient son indépendance après plus d'un siècle de résistance. En analysant les conséquences de cette défaite de la France face à l'Algérie, nous remarquons le choc que cela a créé chez les politiciens français, la France a repensé sa politique étrangère juste après l'indépendance de l'Algérie. Afin de sortir de la stratégie de toute-puissance, vers une nouvelle stratégie que certains appellent la vision de «grandeur», la relation avec les autres peuples commence à prendre une nouvelle tournure qui se veut plus sociologique, plus culturelle que militaire, en se basant sur des théories sociologiques de la fin du 20ème siècle, qui prônent la solidarité entre les peuples pour éviter le déclin, voire la disparition. Nous pouvons trouver un exemple de cette vision dans le programme de Macron, citant : «Le Maghreb et l'Afrique sont nos partenaires privilégiés. Nos responsabilités nous imposent de multiplier les canaux de dialogue avec d'autres partenaires» (Source Programme En marche : International). Ses déplacements dans plusieurs pays arabes traduisent bien cette volonté d'asseoir et de consolider les influences. Avec cette vision durkheimienne du lien social entre les peuples, Macron veut poursuivre la tradition socialiste, du moins, sur le plan de politique étrangère. Il promet aussi de ne plus engager la France dans des opérations militaires extérieures sauf s'il s'agit de légitime défense, mais il déclare début avril 2017, lors d'une intervention télévisée, être favorable à une «intervention militaire» en Syrie, sous l'égide de l'ONU. La question syrienne continue à diviser en France. Macron inscrit également la politique économique du pays dans une stratégie d'influence diplomatique en Europe et hors Europe dont la zone Maghreb qui a toujours été au centre des stratégies d'influence. L'enjeu du deuxième tour de l'élection présidentielle est grand pour l'Algérie, Macron est très apprécié par beaucoup d'Algériens suite à ses déclarations audacieuses sur la guerre d'Algérie, il a osé dire ce qu'aucun dirigeant français n'a pu dire depuis plus de cinquante ans. L'arrivée au pouvoir du FN serait dramatique pour les relations de la France avec ses voisins. Les deux aspirants à la fonction présidentielle sont opposés sur presque tout. La ligne gauche droite ayant explosé en éclat, jamais le choix d'un président en France n'a été aussi difficile pour les électeurs, qui doivent trancher entre leur choix du cœur et leur choix de la raison.