Cela n'a pas été un séisme planétaire, mais presque. La décision, attendue en fait, de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris sur le climat a provoqué une immense consternation au sein des milieux politiques, des écologistes et autres industriels ayant investi dans l'énergie verte, même aux Etats-Unis. Trump, qui pourtant avait été sensibilisé par les grands groupes pétroliers, comme Exxon mobil, qu'il fallait rester au sein de l'accord de Paris sur le climat, a préféré donner la priorité à l'industrie du charbon et aux mineurs de Virginie. En dépit du fait que tous les rapports des experts américains disent que le charbon n'a plus d'avenir devant le gaz naturel ou l'énergie verte qui font tourner les usines américaines. Trump a-t-il voulu défier le monde, en particulier les puissances industrielles, ou est-il convaincu que la menace du réchauffement climatique est une autre 'fumisterie'' de scientifiques européens. Car en matière de production d'énergie verte, les Européens, les pays scandinaves en particulier et le Japon, sont très en avance, alors qu'aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les géants pétroliers ont investi des centaines de milliards de dollars pour une douce reconversion de la production d'énergies fossiles, très polluantes et accusées d'être la source des gaz à effet de serre, en énergie verte. Hier à travers le monde, Trump a été vertement malmené par les médias, dont certains rapportent les avis de scientifiques sur cette lourde décision des Etats-Unis de ne plus suivre le protocole de réduction des émissions de CO2 pour maintenir d'ici à la fin du siècle le réchauffement climatique dans le seuil des 2%. Car la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat est tragique pour les écologistes. Les USA représentent environ 23% des émissions mondiales de CO2 ! La Chine, en attendant la réaction de la Russie, a eu une attitude digne. «Sans l'Amérique, l'accord de Paris sur le climat avancera quand même», titrait le quotidien officiel chinois Huanqiu Shibao, peu avant l'annonce de Trump. Pour autant, des experts estiment que la décision du président américain de sortir de l'accord de Paris sur le Climat est au contraire une bonne chose pour le reste du monde. Car «ce retrait des Etats-Unis minimiserait les risques tout en renforçant la capacité d'action du reste de la planète. En fait, les Etats-Unis et le gouvernement Trump causeront plus de dégâts en restant dans l'accord qu'en le quittant», résume un expert britannique. Car il y a quatre risques liés à la participation américaine à l'accord de Paris: (1) que les Etats-Unis n'atteignent pas leurs objectifs en termes d'émissions ; (2) qu'ils coupent les fonds destinés à lutter contre le réchauffement ; (3) qu'ils suscitent un effet «domino» parmi les autres participants ; (4) et qu'ils gênent les négociations aux Nations unies. Aux Etats-Unis ensuite «L'équivalent d'un doigt d'honneur» de Trump au monde, comme l'a titré le journal belge De Standaard, n'est pas si catastrophique que cela, car nombre de dirigeants d'entreprises disent que cela n'aura guère de conséquences immédiates sur leur stratégie et sur leurs investissements. La raison en est que leurs actionnaires, très sensibles aux questions écologiques et de protection de l'environnement ont exigé une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, outre d'importants investissements à long terme de géants industriels américains pour réduire leur empreinte carbone. Dès lors, comment décrypter donc cette décision décriée de Trump de se détourner du reste du monde? Même cyniquement, il reste fidèle à la politique qui l'a aidé à remporter les élections: l'Amérique d'abord. Mais, dans toute cette mise en scène planétaire, qui se soucie des pays taxés de pollueurs, mais n'ayant aucune alternative au «bois de chauffage» ?