En dépit des campagnes de sensibilisation et des actions de la direction du Commerce, le spectre des intoxications alimentaires collectives plane, toujours, sur Oran. Les citoyens continuent d'être victimes des intoxications suite à la consommation de produits avariés. Depuis le début de l'année la direction la Santé de la wilaya d'Oran a recensé 111 cas d'intoxication alimentaire, selon les déclarations du chef de service de la DSP sur les ondes de la radio locale. Les mêmes services ont recensé, en 2016, quelque 484 cas dont 12 victimes ont été hospitalisées. Le coût socio-sanitaire d'une prise en charge thérapeutique d'un seul malade pour toxi-infection alimentaire bénigne coûte près de 3.000 DA alors qu'un jour de réanimation d'un malade atteint de botulisme coûte près de 15.000 DA, la journée. Cependant ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car les cas individuels sont généralement traités chez les médecins de quartier. Certains même, préfèrent acheter des médicaments sans consulter le médecin. Ces intoxications sont dues au non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne de froid, notamment pour les produits périssables tels l'œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries, outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons sont, aussi, mis à l'indexe. Le non-respect, par certains vendeurs, des règles élémentaires d'hygiène, de froid et de stockage, met la vie des citoyens en danger, surtout lorsqu'on sait que pas moins de 80% des consommateurs ne lisent pas la notice des produits alimentaires, notamment, la date de péremption, ignorant l'importance de ce geste. Une petite virée dans les marchés d'Oran nous permet de constater de visu l'ampleur du phénomène. La viande ovine, la viande blanche, les abats exposés sur des étals de fortune, à longueur de journée, sous un soleil de plomb, par des individus qui ne se soucient guère de la santé du consommateur. Au marché de la rue des Aurès (ex. Bastille), au centre-ville, on constate que des produits laitiers, (Fromage, thon, mayonnaise, et autres conserves sont vendus dans des conditions non conformes aux normes d'hygiène et de conditionnement requises. Exposés à même le sol, ces produits trouvent acheteurs. Certains produits, même arrivés à la date de péremption, sont cédés à des prix très attractifs pour attirer le consommateur. Même constat pour le marché de Mdina Jdida où des produits tels que les fromages et autres conserves sont exposés en l'absence de tout critère de conservation. Très répandues, notamment durant la saison estivale, les intoxications alimentaires constituent un danger certain pour la santé publique. La pâtisserie, les pastèques, les laitages et la viande congelée, mal conservés et qui échappent à tout contrôle d'hygiène, font le plus de victimes. En ces périodes de grande chaleur, les œufs et les produits dérivés qui constituent 1/3 des causes d'intoxications, les volailles et tout particulièrement le poulet, fréquemment, porteur de bactéries : les Salmonelles et les aliments consommés crus ou peu cuits comme les poissons et la viande , sont les aliments à risque par excellence. Notons, par ailleurs, que selon une enquête menée par le ministère du Commerce, 62% des cas d'intoxications alimentaires collectives sont enregistrés lors de fêtes, d'occasions familiales et dans les restaurants universitaires qui échappent au contrôle des agents du Commerce.