Le non-respect par certains vendeurs des règles élémentaires d'hygiène, de froid et de stockage met la vie des citoyens en danger. En effet, pas moins de 120 cas d'intoxication alimentaire ont été signalés depuis le début de l'année en cours à Oran. Bien entendu, la saison estivale reste la période où le plus grand nombre de cas ont été déclarés et notamment dans les communes côtières. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car les cas individuels sont généralement traités chez les médecins de quartier. Certains même préfèrent acheter des médicaments sans consulter le médecin. Le non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne de froid est à l'origine de ces intoxications. Ce risque provient de la vente de produits périssables dans des conditions qui laissent à désirer. Une petite virée au marché de la Bastille (la rue de Aurès ) permet de constater que des produit laitiers (yaourts, fromages), thon, mayonnaise et autres conserves sont vendus dans des conditions non conformes aux normes d'hygiène et de conditionnement requises. Exposés à longueur de journée sous un soleil de plomb, ces produits trouvent pourtant acheteurs. Certains produits sont même arrivés à la date d'expiration et sont cédés à des prix très attractifs pour attirer le consommateur. Même constat pour le marché hebdomadaire de Maraval où des produits, tels que les fromages et les poissons, sont exposés en l'absence de tout critère de conservation. En effet, selon une source du service de la prévention de la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran, au moins 80% des consommateurs ne lisent pas les notices sur les produits alimentaires, notamment la date de péremption, ignorant l'importance de ce geste. Appelant les citoyens à faire preuve de plus de vigilance et de respecter les conditions d'hygiène, notamment en lavant les fruits et légumes et en se lavant régulièrement les mains, notre interlocuteur a recommandé de ne pas acheter des produits périssables ou frais exposés au soleil ou mal conservés. «Exposer au soleil à longueur de journée notamment les produits périssables comme la limonade, les laitages et les viandes constitue un important vecteur de virus et de bactéries qui peuvent être à l'origine d'intoxications alimentaires», a-t-il souligné. Citant quelques exemples, la même source met en garde contre la consommation des conserves et des yaourts lorsque l'emballage est «gonflé». «Les conserves périmées peuvent provoquer le botulisme qui peut entraîner le décès», a-t-il ajouté. Les intoxications se déclarent également lorsque les aliments sont préparés dans des récipients sales ou par des individus ayant des furoncles ou des panaris à la main. A Oran, plus de 450 cas d'intoxication alimentaire ont été signalés en 2010. La direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran a enregistré, en 2009, 271 cas d'intoxication alimentaire à travers toute la wilaya dont 220 dans la commune d'Oran. Par ailleurs, selon une enquête menée par le ministère du Commerce, 62% des cas d'intoxication alimentaire collective sont enregistrés dans les fêtes, occasions familiales et restaurants universitaires qui échappent au contrôle des agents du commerce. Le ministère a toutefois signalé que les frais de prise en charge médicale d'une victime d'intoxication alimentaire s'élèvent à 100.000 dinars.