La viande ovine, la viande blanche, les abats sont exposés sur des étals de fortune, à longueur de journée, sous un soleil de plomb, sans se soucier de la santé du consommateur Le spectre des intoxications alimentaires collectives plane toujours sur Oran durant ce mois sacré. Les citoyens continuent d'être victimes d'intoxications suite à la consommation de produits avariés. Quotidiennement une moyenne de 10 à 15 cas d'intoxications alimentaires est enregistrée par les services sanitaires à Oran depuis le début du mois de Ramadan. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité car les cas individuels sont généralement traités chez les médecins de quartier. Certains même préfèrent acheter des médicaments sans consulter le médecin. Ces intoxications sont dues au non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne du froid, notamment pour les produits périssables tels l'œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries, outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons, sont aussi mis à l'indexe. Le non-respect par certains vendeurs des règles élémentaires d'hygiène, de froid et de stockage, met la vie des citoyens en danger, surtout lorsqu'on sait que pas moins de 80% des consommateurs ne lisent pas la notice des produits alimentaires notamment la date de péremption, ignorant l'importance de ce geste. Date d'expiration Une petite virée au niveau des marchés d'Oran nous permet de constater de visu l'ampleur du phénomène. La viande ovine, la viande blanche, les abats exposés sur des étals de fortune à longueur de journée, sous un soleil de plomb, sans se soucier de la santé du consommateur. Au marché de la Bastille (la Rue des Aurès) au centre-ville, on constate que des produit laitiers, thon, mayonnaise et autres conserves sont vendus dans des conditions non conformes aux normes d'hygiène et de conditionnement requises. Exposés à même le sol, ces produits trouvent acheteurs. Certains produits sont même arrivés à la date d'expiration et sont cédés à des prix très attractifs pour attirer le consommateur. Même constat pour le marché hebdomadaire de Maraval où des produits tels que les fromages et les poissons sont exposés en l'absence de tout critère de conservation. A Oran plus de 450 cas d'intoxication alimentaires ont été signalés en 2010. Le coût socio-sanitaire d'une prise en charge thérapeutique d'un seul malade pour toxi-infection alimentaire bénigne coûte 2 000 DA alors qu'un jour de réanimation d'un malade atteint de botulisme coûte 10 000 DA la journée.