Après Beyrouth, Alger. Le blockbuster américain Wonder woman», incarné par l'actrice israélienne Gal Gadot ne sera pas projeté en Algérie, en dépit des explications de la société privée de distribution MD Ciné, qui l'avait programmé pour le jeudi 8 juin au théâtre de verdure Laadi Flici. Le film a été retiré dimanche du programme «Les nuits du cinéma», après un tollé en Algérie contre ce film et son actrice, qui avait glorifié en 2014 les bombardements israéliens contre la population palestinienne à Ghaza. Selon les organisateurs, la déprogrammation est liée à des problèmes de droits d'exploitation, et non à la campagne contre sa diffusion. Programmé pour être projeté le 8 juin à Alger, le film n'apparaissait plus dimanche dans le programme «modifié» de la 2e édition des Nuits du cinéma organisée à l'occasion du ramadhan par la société privée de distribution MD Ciné et l'Etablissement public Arts et Culture d'Alger. «Le film sera reprogrammé une fois les contraintes administratives liées aux droits d'exploitation réglées», explique Amine Idjer, responsable de la communication de MD Ciné. Selon lui, «le ministère algérien de la Culture avait donné le visa d'exploitation», assurant que cette déprogrammation n'avait rien à voir avec la campagne de boycott lancée sur internet. Depuis jeudi, une pétition en ligne intitulée «Non! Pas en Algérie» appelle à l'interdiction du film Wonder Woman. La projection du film «Wonder Woman» au théâtre de verdure Laadi Flici à Alger le jeudi 08 juin avec «une actrice principale qui glorifie l'attaque au phosphore blanc contre Ghaza est inacceptable!», indique la pétition, qui ajoute que «le jour de la projection correspond justement au 50ème anniversaire de l'occupation de Ghaza durant la guerre des 6 jours (du 05 au 10 juin 1967). Alors, qui est d'accord pour maintenir la projection à Alger ?» En fait, le film est déjà sur la blackliste du bureau des boycotts d'Israël de la ligue arabe. Le «visa» d'exploitation donné par le ministère de la Culture, selon le chargé de communication de MD Ciné, à ce film, blacklisté par la Ligue arabe, dont l'Algérie est membre actif, pose un certain nombre de questions. Au Liban, les affiches du film, interdit, ont été retirées. La section libanaise du mouvement antijuif «Boycott, Désinvestissement, Sanctions» (BDS) avait appelé le gouvernement libanais à interdire la projection du film américain. « Cette actrice a servi dans l'armée israélienne et l'a soutenue pendant la dernière guerre à Ghaza», a dénoncé le BDS dans une lettre ouverte adressée au ministère libanais de l'Economie. «Les Palestiniens ont besoin de notre soutien. Il faut poursuivre et intensifier le boycott d'Israël», a-t-il ajouté. En une nuit, toutes les affiches ont été retirées des rues du Liban, qui appuie sa décision sur la recommandation de la Ligue arabe à boycotter les produits israéliens. En outre, l'interdiction du film a été saluée par le groupe de pression anti-israélien «Campaign to boycott supporters of Israel in Lebanon», qui a lancé une campagne appelant les pays arabes à interdire cette production. En fait, l'actrice israélienne, Gad Gadot, avait défendu en 2014, via Facebook, l'offensive israélienne, en plein mois de ramadhan, contre la bande de Gaza. Elle avait écrit que «j'envoie mon amour à l'ensemble des citoyens israéliens, en particulier à ces garçons et filles qui risquent leur vie pour protéger ma patrie contre les actes horribles menés par Hamas, qui se cachent comme des lâches derrière les femmes et les enfants.» En 2016, dans une interview accordée au magazine Fashion, l'ancienne Miss Israël 2004 avait confié ne pas regretter son enrôlement dans l'armée israélienne. «Servir dans Tsahal m'a préparée pour Wonder Woman», avait-elle confié. A l'armée, elle était coach sportif et était chargée d'entraîner physiquement les soldats et les soldates de Tsahal. Pour le moment, le film est toujours programmé en Tunisie, en Egypte, et aux Emirats arabes unis.