Des pharmaciens constantinois viennent de tirer la sonnette d'alarme pour signaler la rupture de stocks d'une dizaine de médicaments indispensables dans le traitement de maladies chroniques. Et à ce sujet, ils ont pointé du doigt le fait que les autorisations d'importation des médicaments n'ont pas été signées à temps. «Et cela retombe maintenant sur les pauvres malades, ont-ils dit, en signalant que ceux-ci font chaque jour une dizaine, voire une quinzaine de pharmacies à la recherche des médicaments qui leur ont été prescrits ». Ces pharmaciens nous ont confié également qu'ils souffrent eux aussi pour se procurer auprès de leurs confrères ces médicaments qu'ils doivent livrer à leurs clients malades. Néanmoins, ils ont reconnu qu'il y a des médicaments qui sont en rupture mais dont on peut s'en passer parce qu'il y a toujours la possibilité de les remplace par des médicaments de la même famille de classe ou par le générique. Toutefois, et vu l'importance de la rupture, beaucoup de pharmaciens hésitent à proposer les médicaments de substitution et proposent aux médecins traitants ou aux malades de revoir tout le schéma thérapeutique en composant un autre traitement de la même famille de médicaments. Poursuivant l'explication sur la rupture, les pharmaciens ont signalé qu'à présent la majorité de leurs confrères travaillent sur leurs stocks de sécurité qui sont sur le point d'être épuisés. « Mais tous les pharmacies ne stockent pas au même niveau, précisent-ils, car il y a des pharmaciens qui possèdent de l'espace pour stocker de grandes quantités de médicaments et d'autres qui n'ont pas et stockent en petites quantités. Et chez cette dernière catégorie de pharmaciens, qui sont assez nombreux, le médicament se raréfie ». Et nos interlocuteurs de nous donner ensuite une liste de médicaments qui sont actuellement en rupture de stock. Il s'agit notamment, ont-ils indiqué, du Corvasal, un oxygénateur du cœur, et son générique, les aérosols pour asthmatiques, tel que le Flixotide de 125 et de 250 mg, du Vastarel, un médicament du système cardio-vasculaire, Glurenor, un antidiabétique oral, les corticoïdes, comme Medrol, utilisés pour les maladies systémiques, les antibiotiques utilisés en pédiatrie, tel que le Voroken, le Forlax pour la constipation induite par l'absorption des médicaments prescrits aux malades chroniques, le collyre pour les yeux, le Xalatan, pour l'hypertension artérielle de l'œil, Lovelox, un anticoagulant prescrit à la femme qui vient de faire une couche, etc. Contacté hier, le porte-parole du bureau de wilaya de Constantine du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), M. Bouherid Abdelkrim, a confirmé ces ruptures en ajoutant que la liste des médicaments en rupture est assez longue. Il révélera aussi que ce phénomène de rupture a ouvert la voie à certains grossistes pour pratiquer la vente concomitante de médicaments, utilisant la vente au « pack », cette méthode que le Snapo interdit formellement et qui a recommandé à ses adhérents de boycotter ceux des fournisseurs qui l'utilisent.