Ahmed Ouyahia a affirmé, hier, que «le RND ne négocie pas une part du gâteau, le RND soutient le président de la République dans ses choix ( ).» Ces propos, le SG du RND les a tenus en réponse à une question sur le rejet éventuel par le président de la République de la liste de noms qu'Ouyahia aurait présentée pour être ministres au nom du parti. Il rappelle que dans ce gouvernement de «technocrates», le RND s'est fait réduire ses ministres de 5 à 3, «parfois un seul ministre suffit dans un gouvernement pour continuer à défendre nos idées et principes», et le FLN de 16 à 8 ( ) Il explique pourquoi son nom ne figure-t-il pas dans la liste des membres du gouvernement. «Nous sommes deux ministres d'Etat, mon ami Belaïz et moi, et aussi Yousfi, nous ne sommes pas membres du gouvernement parce que nous ne sommes pas dans le gouvernement mais nous sommes membres du Conseil des ministres.» Interrogé sur ce qui se dit sur son fils à propos de pratiques de corruption, Ouyahia répond «ce n'est pas seulement mon fils qu'on accuse mais toute ma famille, mon épouse ( ), heureusement qu'il n'est pas dans la drogue ou l'import-import, je suis sur la scène nationale depuis plus de 20 ans, selon eux, j'ai tout accaparé, les bus, les minoteries, tout ça c'est rih fel berima.» Il dénoncera les dérives technologiques des réseaux sociaux. «Il y a un code moral à respecter, c'est un monde tellement nouveau, tellement fragile que les attaques sont phénoménales,» dit-il. Pour lui «il n'y a pas un pays qui a tout un arsenal juridique de lutte contre la corruption comme l'Algérie, il y a des juges, des institutions, la Tunisie, avec mon respect, n'a rien à nous apprendre dans ce domaine.» Il dira à propos du départ de Bouchouareb du gouvernement que «le Rassemblement n'a ni protesté pour le garder ni demandé à le retirer.» Sa rencontre avec Sellal le mois dernier, «elle a été à la présidence de la République à sa demande, s'il m'avait demandé de descendre au palais du gouvernement, je l'aurais fait, Sellal est un collègue depuis 72 quand on était à l'ENA ( ),» a-t-il précisé. Le nombre de sièges que le RND a obtenu aux dernières législatives fait dire à son secrétaire général qu'en «99, nous avions 157 députés et 23 ministres, aujourd'hui, nous acceptons, nous sommes des militants de convictions, nous avons une cause, le jour où le corps électoral nous rejoindra, il nous donnera peut-être plus de voix.» Il ajoute quand même «peut-être qu'aux locales, on va nous rajouter.» Le RND est à ses yeux « ( ) une famille qui se bat pour se placer.» Ouyahia a avoué qu' «on ne m'a pas proposé d'être 1er ministre, il me suffit de servir le président du poste où je suis.» Il réfute le fait qu'il ait fait une campagne présidentielle avant l'heure. «On allait vers des législatives, il fallait qu'on ait un programme important parce que le Parlement gère la politique du pays, le RND est le rare parti qui a un programme, demain pour les locales, on aura un programme pour la commune et la wilaya,» a-t-il expliqué. «Je suis un homme tout à fait ordinaire qui fait son travail de manière ordinaire,» a-t-il affirmé à la fin de sa conférence de presse. «J'ai appris en 99 par le président de la République que essouf tatbaa berzana (la laine se vend avec la sagesse).» Ouyahia semble dire que «tout vient à celui qui sait attendre»