Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui effectue une visite de travail, en Algérie, indique un communiqué des services du Premier ministre. Au cours de cette audience à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, «les relations bilatérales ont été évoquées ainsi que les perspectives de leur renforcement, dans nombre de domaines, à la veille des échéances importantes inscrites dans l'agenda bilatéral, notamment la 4ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) que président les Premiers ministres des deux pays et dont la tenue est prévue, avant la fin de l'année en cours», précise le communiqué. Par ailleurs, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que le président français, Emmanuel Macron, souhaite voir les relations «historiques» et «amicales» avec l'Algérie «repartir avec beaucoup de détermination». «Nous allons évoquer les relations bilatérales, les sujets économiques et les dossiers culturels et éducatifs importants afin de forger une relation historique et amicale que le Président Macron souhaite voir repartir, avec beaucoup de détermination», a affirmé M. Le Drian à la presse, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene'. Il a indiqué que sa visite de travail, en Algérie, a pour but de préparer le déplacement du chef de l'Etat français, en Algérie, et «d'activer les instances de partenariat que nous avons ensemble» notamment, le renforcement du Comité de haut niveau algéro-français, présidé par les Premiers ministres des deux pays. «J'entends bien que cette visite soit fructueuse et anticipatrice d'autres visites, notamment, une visite de M. Messahel, à Paris, mais aussi d'autres visites qui ne manqueront pas d'avoir lieu». Le Drian a, aussi, exprimé sa volonté de «renforcer nos relations et d'échanger sur les sujets de l'actualité régionale, en particulier la situation au Sahel, en Libye et au Moyen-Orient». Jean-Yves Le Drian a eu, ensuite, des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, au cours desquels, l'agenda des relations bilatérales, la préparation de la prochaine visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie, ainsi que la situation dans le Sahel et la lutte contre le terrorisme, ont été au menu. «L'agenda est dense et nous avons convenu, ensemble, de maintenir un contact quasi permanent et régulier sur toutes les questions qui nous interpellent, et l'évolution des situations dans notre région», a indiqué M. Messahel, dans un point de presse animé conjointement avec son homologue français. «La visite de M. Le Drian, en Algérie, a permis aux deux parties de procéder à une évaluation de l'état de nos relations bilatérales qui sont denses et multiples», a ajouté M. Messahel, soulignant que cette relation «doit être densifiée davantage, élargie et renforcée dans tous les secteurs». Pour M. Messahel, cette évaluation «est porteuse de projets nouveaux», car, «en plus de la prochaine visite en Algérie du Président Emmanuel Macron qui doit être bien préparée, nous avons des échéances de l'architecture que nous avons mise en place». Par la même occasion, M. Messahel a annoncé «des rencontres prochaines des secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays, la réunion du Comité mixte économique France-Algérie (COMEFA) ainsi que le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) qui doit se tenir, à la fin de cette année, à Paris». Concernant les questions internationales, M. Messahel a indiqué avoir «longuement» évoqué avec M. Le Drian, les conflits dans la région, notamment la situation en Libye, relevant à ce propos que l'approche de l'Algérie et la France est «identique». «Nous sommes pour une solution politique qui passe par des négociations de manière inclusive afin de permette à la Libye de retrouver sa stabilité», a-t-il affirmé. La situation dans la région du Sahel, particulièrement au Mali, a été, également, évoquée, lors de cet entretien et à ce titre, M. Messahel a indiqué avoir passé en revue, avec son homologue français, «les acquis positifs (de cet accord) comme la mise en place du Comité permanent de dialogue inter-malien». «L'objectif principal reste la lutte antiterroriste, dans cette zone de grande turbulence où la présence terroriste se renforce du fait de la situation chaotique en Libye», a ajouté M. Messahel, précisant que la lutte contre le terrorisme demeure un «objectif principal» de l'action commune entre l'Algérie et la France et leurs partenaires régionaux et internationaux. «Il s'agit de mettre fin à ce phénomène transnational et accompagner nos frères à retrouver leur stabilité que ce soit en Libye ou au Mali», a-t-il soutenu. De son côté, M. Le Drian a indiqué avoir été mandaté par le Président Emmanuel Macron pour effectuer cette visite en Algérie et exprimer «le message d'amitié de la France et du peuple français, envers l'Algérie et son peuple». «Je suis venu dans un esprit de confiance et avec la volonté de donner à notre relation une dynamique nouvelle, un partenariat de qualité tant nos liens sont forts et doivent être renforcés dans les mois et les années qui viennenté, a affirmé M. Le Drian, ajoutant que la prochaine visite d'Emmanuel Macron, en Algérie, figure, aussi, à l'ordre du jour de cette visite. D'autre part, M. Le Drian a indiqué avoir eu des discussions «très approfondies» autour de questions régionales et internationales avec «comme axe commun le combat contre le terrorisme». «C'est cette détermination qui nous amène à souhaiter une solution politique en Libye», a-t-il souligné, précisant que l'Algérie et la France ont convenu de «conjuguer leurs efforts pour aboutir à une solution politique inclusive, permettant le maintien de l'intégrité du territoire libyen et un processus de paix, devant aboutir à une sérénité retrouvée». «Nous avons, longuement, échangé sur la situation au Sahel et au Mali, avec la volonté commune d'aboutir à la mise en oeuvre de l'Accord d'Alger, auquel nous tenons beaucoup, car c'est le seul moyen de lutter contre le terrorisme», a-t-il conclu.