Au cours d'une visite qu'elle a effectuée, hier, à Constantine pour s'enquérir de la prise en charge réelle des malades en traitement au centre hospitalo-universitaire de Constantine (Chu), Mme Benzerrouki Fafa Sid-Lakhdar, présidente du conseil national des droits de l'homme (CNDH), a déclaré avoir relevé des insuffisances et des observations négatives qu'elle consignera dans un rapport qui sera remis aux secteurs concernés de l'Etat. La présidente du CNDH a ajouté que des visites similaires sont prévues dans de nombreux autres établissements sanitaires du pays pour vérifier les conditions réelles de prise en charge des malades. " La Constitution a fait du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) un organisme qui contrôle et évalue tout ce qui touche les droits de l'homme ", a-t-elle déclaré ensuite à la presse. Et de poursuivre en notant que " c'est la première fois que nous nous sommes déplacés à l'hôpital de Constantine pour accomplir la mission dont nous sommes investis et qui consiste en la défense et la protection des droits de l'homme. Et c'est ainsi que toutes les déclarations que nous avons pu recueillir chez les gens qui encadrent le service que nous avons visité seront étudiées au niveau du bureau permanent du Conseil et figureront dans un rapport qui sera remis aux instances compétentes. Nous ne sommes pas habilités à faire des évaluations mais à faire des visites de terrain pour s'enquérir de la réalité de chaque situation ". D'après elle, ces visites surprises seront effectuées au niveau de tout le territoire algérien. Et c'est ainsi qu'au cours de sa discussion avec les médecins et les malades du centre anti-cancer (CAC) du Chu qu'elle a visité en premier, notamment le pavillon réservé aux enfants cancéreux, la présidente du CNDH a relevé des insuffisances relatives aux problèmes des équipements en général, de stockage des médicaments, de leur rupture, de la durée des rendez-vous pour la prise en charge des malades, à l'insuffisance des moyens humains signalée au niveau de certains services, plus particulièrement celui des urgences et enfin à la propreté qui, selon l'avis d'un médecin exerçant au niveau de ce service, n'est pas toujours garantie. En clôturant sa visite au Chu, la représentante du CNDH et la délégation qui l'accompagne ont tenu une séance de travail à huis clos avec le directeur général de l'établissement hospitalier. A remarquer qu'au cours de sa visite dans les pavillons et les services, Mme Benzerrouki Fafa Sid-Lakhdar ne s'est pas fait accompagner par les autorités locales ou du directeur général du Chu, premier responsable de l'établissement. Sur un autre plan, interrogée sur la question des réfugiés en Algérie, la présidente du CNDH a révélé que son organisme organisera ce mardi 20 juin à 10 h, à l'Ecole nationale d'administration à Alger, une journée d'étude sur les réfugiés où seront traitées toutes les questions relatives à cette catégorie de gens déplacés, et ce en présence de la presse qui a été invitée à couvrir l'évènement. A cette journée, a-t-elle indiqué, sera présent aussi un représentant du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. Et de rappeler à la fin que la convention portant le principe de non refoulement des demandeurs d'asile a été ratifiée par l'Algérie dès l'année 1963.