Les imams sont désormais protégés par les services de sécurité, ainsi que les mosquées et plus globalement les lieux de culte. C'est ce qu'a annoncé hier samedi dans un communiqué le département de M. Nouredine Bedoui, qui confirme que les autorités prennent au sérieux les menaces proférées par certains, dont des 'takfiristes'', contre les imams, des fonctionnaires en réalité de l'Etat. Le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a ainsi annoncé «avoir instruit les walis et les services de sécurité» afin d'assurer «la sécurité et la tranquillité» des imams et de les protéger contre les actes d'agression et de violence verbale. «Conscient des dernières préoccupations de nos imams en ce qui concerne leur sécurité et tranquillité menacées par des actes d'agression et de violence verbale, le ministère de l'Intérieur confirme avoir pris immédiatement les mesures qui s'imposent devant une telle situation», souligne le communiqué. Mais, pour le ministère, ces actes d'agression sont «isolés», une manière comme une autre pour ne pas dramatiser la situation ni trop focaliser sur le fonctionnement des mosquées. Le même communiqué précise qu' «à cet effet, le ministère de l'Intérieur a instruit les walis et les services de sécurité d'assurer la sécurité et la tranquillité de nos imams et leur fournir toute la protection et les conditions favorables à l'exercice de leurs nobles tâches.» L'intervention du ministère de l'Intérieur fait notamment suite à l'agression verbale, durant les prières surérogatoires (Tarawih) du dernier mois de ramadhan contre un imam par un fidèle dans la wilaya de Mostaganem. C'est l'imam de la mosquée Othmane Ibn Affane, dans la commune de Sirat, qui avait été agressé par un fidèle à l'issue de l'accomplissement de la prière des Tarawih au 25ème jour du mois de Ramadhan 1348. L'imam a été agressé par ce fidèle et a été sauvé de la bastonnade par d'autres fidèles qui sont venus à son secours. Plusieurs plaintes auraient été déposées par des imams qui se seraient sentis menacés ces dernières années. Depuis plus d'une dizaine d'années, des imams sont épisodiquement agressés, mais surtout verbalement et sur le terrain du débat et de l'interprétation des préceptes de la Charia. Mais, le fait le plus grave s'est déroulé au mois d'avril dernier dans une commune de la wilaya de Tébessa lorsqu'un «malade mental», selon la version officielle, avait aspergé d'essence les fidèles durant la prière du vendredi, à la mosquée Omar Ibn El Khattab. Les secouristes ont dénombré 36 blessés, dont certains grièvement brûlés. Ces attaques, «isolées» selon le ministère de l'Intérieur, inquiètent quand même autant les services de sécurité, le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, que les imams eux-mêmes.