Tebboune parti, arrive Ouyahia qui se prépare à rencontrer, ce jeudi, les fameux partenaires économiques de la tripartite que sont le patronat et l'UGTA, deux entités loin de représenter tous les Algériens. Ce rendez-vous est-il réellement important pour le demain du pays ? Certainement pas puisqu'il n'est un secret pour personne que la fonction de Premier ministre n'étant qu'honorifique dans un pays où la décision se prend ailleurs. Au programme, la finalisation de l'ordre du jour de la tripartite du 23 septembre prochain à Ghardaïa. Théoriquement car il est fort probable que même la domiciliation de cette rencontre change comme pour ne laisser aucune trace du passage de Tebboune. Il est même fort à parier que la feuille de route du Premier ministre sortant ne soit complètement zappée pour un menu sur mesure. Tebboune avait, lui, affirmé que la prochaine tripartite devra «obligatoirement» traiter des bilans des actions engagées auparavant pour évaluation, soulignant en filigrane cette volonté de demander des comptes sur les milliards engagés et distribués sous le parapluie de la relance économique et industrielle chantée par ce Pacte national économique et social de croissance. Ouyahia tiendra-t-il le même engagement ? La réponse ne fait aucun doute et il est improbable que l'homme suive les mêmes traces que son prédécesseur. Haddad est plus que jamais fort de la force de ses protecteurs et son bras de fer avec Tebboune a défini les limites à ne pas franchir. Cette tripartite aura le goût de ses sœurs et à moins d'un miracle, on n'attend rien d'elle. Alors, les Algériens peuvent-ils faire l'économie de ces rencontres qui n'intéressent au fond que ceux qui y assistent ? Oui et de loin, puisqu'elles ont de tout temps été stériles et quand quelque chose en sort c'est généralement mauvais pour le quotidien des sans-grades. Alors de grâce, messieurs, passez votre chemin et arrêtez de vous soucier de notre bien-être. Faites vos affaires, mais ne sabotez plus ce pays. Si ceux d'en haut et leurs portefeuilles ambulants ont tous une nationalité de rechange, la majorité des Algériens n'ont que leur passeport vert comme radeau et leur langue pour ramer. Le jour où on voudra bien associer les syndicats autonomes à ces tripartites, là on pourra toujours en discuter mais en attendant bien malin qui pourra prédire de l'avenir du pays.