La levée du chapiteau, qui a abrité une foire, a mis à nu l'état de véritable déliquescence de la prestigieuse esplanade du 5-Juillet sise dans la localité de St Germain, dans la municipalité d'Aïn El-Turck. Ces lieux qui tombent en désuétude dans l'indifférence de tout un chacun, suscite un vif désappointement chez les riverains demeurant dans les alentours immédiats ainsi que les parents d'élèves du CEM situé juste en face. Cette esplanade, qui est désormais tapissée de carcasses de bouteilles et autres cannettes de boissons alcoolisées fait peine à voir et agresse le regard du plus imperturbable. Transformée en lieux de rencontres et de beuveries pour les marginaux, à la faveur de l'indifférence des uns et des autres, le piteux état de cet espace public a fait réagir nos interlocuteurs dépités, qui ont fait remarquer en substance : «Il aurait été beaucoup plus préférable et sensé de ne pas démolir les petits kiosques, qui étaient installés sur cet espace public durant des années. Au moins c'était un endroit agréable où les familles venaient tous les soirs s'installer dans les terrasses, qui embellissaient cette esplanade. Une petite touche de réhabilitation de ces kiosques aurait suffi à rendre cet endroit encore plus agréable au lieu de faire appel à la formule la plus facile, en l'occurrence la démolition». Des déclarations similaires ont été formulées à ce propos par d'autres riverains abordés par Le Quotidien d'Oran. «Cet esplanade constituait un véritable point de repère pour les familles, des jeunes et moins jeunes qui s'y donnaient rendez-vous après le crépuscule. Une ambiance conviviale régnait à cette époque en ces lieux ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui et nous sommes outrés par leur dégradation qui va crescendo au fil des jours». Il importe de noter que lancé au cours du mois de février 2014, le projet de grande envergure d'aménagement urbain de cette esplanade, dont le coup de stater a été donné par l'ex-wali d'Oran, M. Boudiaf en l'occurrence, ne semble vraisemblablement pas encore près de voir le jour trois ans après. Ayant englouti plus de 3 milliards de centimes, ce projet d'utilité publique, dont les travaux sont actuellement à l'arrêt après moins d'une année de leur lancement, consistait, notons-le, à la réalisation d'un espace de convergence, d'une aire de jeux pour enfants ainsi que de trois balcons sur trois niveaux, surplombant la plage de St Germain. L'installation d'un mobilier urbain adéquat et d'un éclairage d'ambiance font également partie de ce projet, qui s'étend sur une superficie de plus de 1.000 m2. L'annonce de ce projet a suscité à l'époque l'approbation des riverains, qui ont rapidement déchantés après l'arrêt subit des travaux et l'abandon des lieux aux mignardises de la nature et actes d'incivisme. Dans ce même contexte il importe également de signaler la cruelle déchéance de l'autre esplanade du 1er-Novembre 1954, sise en plein cœur d'Aïn El-Turck. En effet, sans que personne ne crie au scandale, cette prestigieuse place, située juste en face de l'ex-siège de la daïra, qui représente tout un pan de l'histoire contemporaine de cette région, s'est dégradé en l'absence d'une opération de réhabilitation. Quelques années auparavant, cette esplanade a abrité des activités culturelles et autres festivités commémoratives. Sa vocation initiale a été bafouée devant la passivité la plus totale.