Le parti Talaie El Houryet qui a décidé, contrairement aux législatives, de participer aux élections locales, prévues le 23 novembre prochain, a dénoncé, hier, les contraintes et les obstacles relatifs aux constitutions, dépôts et études des dossiers de candidature à ces prochaines élections. Les membres du parti d'Ali Beflis dénoncent ce qu'ils qualifient de «verrouillage politique » imposé par l'administration, à travers des contraintes et des barrières « insurmontables », et ce, pour baliser le terrain aux élections présidentielles de 2019. Pour les compagnons d'Ali Benflis, ces contraintes ne sont aux yeux du parti qu'« une fraude anticipée ». Talaie El Houryet qui au départ voulait se présenter à travers 700 communes d'Algérie, participera « s'il n'y aura pas d'autres surprises, d'ici demain » dans 41 communes et pour 14 APW seulement. Intervenant lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du parti, Azouz Nasri, membre du bureau politique de Talaie El Houriat, a affirmé que les militants et les adhérents du parti ont rencontré énormément de problèmes pour faire légaliser les formulaires. Car, explique-t-il, « ceux qui sont chargés de la légalisation sont nos adversaires politiques et sont notamment issus des partis FLN et RND». Et de préciser, « ils ont demandé à nos adhérents et à nos sympathisants d'aller consulter s'ils sont enregistrés sur la liste électorale, comme si la carte nationale ne fait pas foi ». L'intervenant a relevé, en outre, d'énormes contraintes lors du dépôt des listes, ou plusieurs candidats ont été disqualifiés pour des raisons parfois farfelues. Il cite le cas de deux candidats à Sétif, des retraités dont la candidature a été rejetée du fait qu'ils n'ont pas mentionné la date de départ à la retraite. D'autres, dit-il, ont été disqualifiés parce qu'ils sont poursuivis en justice pour des délits sans qu'il y ait un jugement définitif ou pour avoir des antécédents dans des affaires liées à l'ordre public. Le conférencier a également précisé que tous les recours judiciaires déposés par le parti ont été rejetés. Et d'ajouter que sur six réclamations adressées au ministère de l'Intérieur, «on a eu droit à une seule réponse après 11 jours d'attente » Le Docteur Ahmed Adimi porte-parole du parti a dénoncé, lui, la politique de deux poids, deux mesures dans le traitement des listes des candidats des partis en lice pour les prochaines élections locales. Il dira « ils appliquent la loi de l'indigène sur les partis de l'opposition, car il y a selon eux un citoyen de 1er degré et un autre du 2ème degré ». Il regrette : « ils nous traitent comme les ennemis de la nation ». Il poursuit en disant que le ministre de l'Intérieur a déjà averti en menaçant de recourir au retrait de l'agrément des partis politiques qui boycottent les élections. « On s'est sentis concernés directement, puisqu'on avait boycotté les dernières législatives, aujourd'hui, on a décidé de participer, et l'administration de Bedoui a tenté par tous les moyens de nous mettre des bâtons dans les roues ». Pour Ahmed Adimi, ces élections lancées sans support réglementaire, et avec cette gestion catastrophique qui est l'œuvre de l'administration, est le résultat direct de la vacance du pouvoir, « un pouvoir fragmenté ou chaque partie essaie de prouver qu'elle est plus royaliste que les rois », conclut-il.