Le P-dg du groupe Sonatrach a affirmé, mardi dernier, de Hassi-Messaoud, que la Compagnie nationale des hydrocarbures n'a pas quitté la Libye où elle détient encore des activités. Abdelmoumen Ould Kaddour a déclaré à ce propos que «Sonatrach n'a pas quitté la Libye, malgré les circonstances sécuritaires que connaît ce pays voisin» précisant qu'il existe, toujours, «un appareil de forage sur place», alors que le Groupe y dispose d'une filiale, Sipex, qui opère dans deux blocs d'exploration, à Ghadamès. Le patron de Sonatrach rappellera, au passage, la volonté de l'Algérie à continuer à être en Libye, avec qui la coopération dans le domaine de l'Energie «constituait un exemple d'intégration économique au Maghreb», selon le P-dg de la compagnie libyenne de pétrole (NOC), Moustafa Sanalla. Cette parenthèse est en fait une réponse donnée aux propos de ce dernier qui avait déclaré, le 14 novembre dernier, à Washington qu'il comptait sur le retour de Sonatrach en Libye avec l'amélioration progressive de la situation sécuritaire dans ce pays. En marge d'un Forum économique sur la coopération transatlantique organisé aux Etats-Unis par le Think Tank américain Center for Transatlantic relations, Sanalla a révélé à l'APS que les découvertes réalisées par Sonatrach dans ces deux blocs sont appréciables et marquent aussi la volonté des deux groupes pétroliers à renforcer leur coopération. «Nous voulons renforcer nos relations bilatérales», a-t-il dit souhaitant «un retour rapide» de Sonatrach en Libye. Le patron de la NOC avait, par ailleurs, précisé que plusieurs compagnies pétrolières, y compris Sonatrach, sont en train de suivre l'évolution de la situation sécuritaire pour pouvoir se prononcer sur leur retour. Entre temps, certaines compagnies sont retournées pour reprendre leurs investissements dans le pays, a-t-il encore précisé. Outre les travaux d'exploration menés par Sonatrach en Libye, Sanalla a évoqué les discussions en cours avec Sonatrach pour l'exploitation des gisements frontaliers d'Alrar. «On est en train de se mettre à table pour revoir les conditions d'exploitation de ces gisements des deux côtés», a déclaré, pour sa part, à l'APS, le conseiller du P-dg de Sonatrach, Mahieddine Taleb, présent également à ce forum. «L'objectif est de parvenir à un programme de développement commun des gisements, acceptable par Sonatrach et la NOC», a-t-il ajouté. Rappelons que Sonatrach s'est implantée en Libye à travers deux blocs, le bloc 65 dans le bassin de Ghadamès où la compagnie opère en effort propre, dont la première découverte a été réalisée en 2008. Sonatrach est présente également dans le bloc 95/96 où elle opère en partenariat avec deux entreprises indiennes. Il s'agit d'un investissement d'une durée de 5 années qui comprend, entre autres, le forage de 8 puits d'exploration pour un investissement de 13 millions de dollars. Au lendemain du soulèvement contre Mouamar Kadhafi, les responsables algériens, en charge des questions de l'Energie et des Investissements de Sonatrach, se sont empressés de dire qu'aucun danger n'est de nature à remettre en cause les investissements de Sonatrach en Libye. Youcef Yousfi, alors ministre de l'Energie et des Mines avait déclaré que les activités de Sonatrach, en Libye, se poursuivaient normalement. Mais la compagnie avait fini par rapatrier son personnel travaillant là-bas.