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Adieu 2017, bonjour 2018
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 01 - 2018

L'année 2017 est derrière nous, il y a eu beaucoup d'événements à retenir qui ont marqué par leur empreinte ce laps de temps. Certains ont retenu quelques moments qui leur ont semblé plus marquants que d'autres et les ont portés à la connaissance du grand public par le biais de la presse écrite, la radio ou la télévision. Comme, dans ce genre de cas, chacun a sa propre vision de ce qui lui semble être plus important, nous avons eu droit à une panoplie d'avis. Un de plus ne peut, donc, qu'être enrichissant. Après tout, ne dit-on pas que c'est dans la diversité et par elle qu'on s'enrichit ?!
C'est pourquoi et c'est dans cette optique que j'ai décidé d'apporter ma modeste contribution pour tenter de faire ressortir ce qu'à mes yeux mérite une attention particulière chez nous et dans le monde.
Etant donné que l'année 2017 dans sa totalité a été angoissante et difficile à vivre, je commencerais par sa fin qui a vu le retour d'Ouyahia au Premier ministère. Il est venu en remplacement de Abdelmadjid Tebboune qui a été éjecté de son poste à peine après y avoir été placé pour, selon l'avis de la majorité des observateurs, s'être attaqué aux intérêts des oligarques qui semblent avoir, déjà, un poids prépondérant chez nous. Si les supputations de ces observateurs se vérifient, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir quel impact aura leur influence sur la vie du pays et la stabilité de l'Etat dans le futur ?
Monsieur Ouyahia est un homme d'Etat reconnu et un fin politicien. Mais je ne l'ai pas retenu pour cela. Il a réussi de par le rôle qu'il a joué au cours de sa carrière à être qualifié d'homme des situations difficiles, d'homme des sales boulots ou encore celui des décisions impopulaires etc. Pour le petit peuple dont je fais partie, il est synonyme de ponction sur les salaires des modestes travailleurs qui doivent à chaque fois se voir mettre à contribution quand il s'agit de casquer. Est-ce que c'est parce que les rentrées pécuniaires de cette catégorie (celles des simples salariés s'entend) ne l'ont pas habitués au confort qui la motiverait à aller faire ses emplettes de l'autre côté de la Méditerranée ? Ou est-ce parce que cette catégorie a appris au fil du temps à se contenter de peu pour vivre que nos décideurs ont estimé et décidé qu'ils peuvent sans risque leur demander plus de sacrifices ? Peut-être ?! Ce qui est sûr c'est qu'à chaque fois que les choses tournent mal et que l'on fait appel à cette respectable personnalité, le petit peuple à des crampes d'estomac.
Monsieur Ouyahia nous rappelle la perte de ce qui a été acquis au prix fort et nécessité beaucoup de temps à sa mise en place. Il s'agit bien entendu de la fermeture des sociétés publiques, la mise en congé des travailleurs qu'elles abritaient et leur bradage au dinar symbolique aux ultras. Sa nomination est souvent accompagnée de mesures impopulaires que sont les augmentations de prix des produits de première nécessité ou ceux ayant un impact direct sur l'augmentation de ces derniers. Et cette fois-ci, son retour à ce poste n'a pas dérogé à la règle. La loi de finance qui a été concoctée pour l'an prochain qui se caractérise par une panoplie de hausses de prix ainsi que l'intention affichée de privatiser un certain nombre d'entreprises étatiques (et pas des moindres) et bien entendu leur abandon aux nouveaux riches constitue ce qui distingue notre nouveau Premier ministre de ces pairs. Protéger les nababs pourrait sembler être une seconde nature chez ce personnage.
Abandonner la majorité du peuple, se focaliser sur le bien-être des nantis et la protection de leurs intérêts n'est pas payant en fin de parcours car la stabilité d'un pays réside dans l'amour que ses citoyens lui portent et le respect qu'ils éprouvent envers ses institutions qui les protègent. Sinon, las de voir leurs enfants adossés aux murs ou engloutis par la mer, ils finissent par s'en détourner ou se révolter.
L'année 2017 a vu l'heureuse décision relative à l'amazighité que le président de la République a prise qui consacre le 12 janvier journée nationale chômée et payée. Cette sage décision ne manquera pas d'apaiser les esprits et de renforcer la cohésion nationale au moment où nos ennemis tablent sur la révolte de ceux qu'ils considèrent comme minorités oubliant que tout le peuple algérien est d'origine amazigh.
L'apparition, dans notre société, du phénomène malheureux caractérisé par des rapts d'enfants par une catégorie innommable d'énergumènes, leur viol et pour terminer leur assassinat sans que l'Etat prenne la décision souveraine de mettre en pratique la peine de mort à leur encontre alors que le peuple ne cesse de réclamer qu'une telle mesure soit mise en place est aussi à retenir pour cette année 2017.
Dans le monde, l'avènement de Donald Trump à la Maison-Blanche, et sa politique étrangère caractérisée par l'agressivité adoptée envers la Corée du Nord qu'il veut par tous les moyens empêcher de se doter de l'arme nucléaire, la décision du transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à la ville d'El Qods, allant à l'encontre de toutes les résolutions onusiennes et contre l'avis de l'ensemble de la communauté internationale alors qu'il est censé veiller à la neutralité de son pays de par sa qualité de parrain du dossier de paix entre l'Etat hébreux et l'Etat palestinien ont augmenté le risque du déclenchement d'une guerre nucléaire en Asie et de l'instabilité encore plus prononcée au Moyen-Orient et dans le monde. Ses extravagances n'ont rien arrangé et sont venues se greffer à la politique expansionniste et injuste de son pays dans le monde et notamment au Moyen-Orient, héritée de l'administration qui l'a précédée. Si hier cette grande puissance, malgré les moyens en sa possession, veillait à renforcer ses liens avec les pays occidentaux et les autres superpuissances en adhérant à un certain nombre de grands dossiers, ce dernier revient sur plusieurs d'entre eux qui sont vitaux et qui constituaient un consensus avec les Etats les plus influents au monde.
Dès son investiture, il fonce tel un bulldozer à l'intérieur où il remet en cause plusieurs acquis en faveur de ses concitoyens octroyés par ses prédécesseurs et en prenant des mesures iniques, qu'à l'extérieur où il fait preuve d'une politique des plus agressives. Il commence par arracher 380 milliards de dollars à l'Arabie saoudite en paiement du droit de continuer à être protégée. En plus, ce royaume qui s'est vu confier le rôle de mater les pays arabes qui ne veulent pas se plier au dictat des USA et leurs alliés occidentaux est tenu de continuer à déverser de véritables armées de mercenaires sur les territoires de la Syrie, de l'Irak et autre Libye. Et afin de rester la seule puissance régionale, ce pays n'hésite pas à s'attaquer au Yémen, le pays arabe le plus pauvre, qu'elle est en train de détruire ; ceci pour contrecarrer la prédominance de l'Iran dans la région, argue-t-elle.
A ceux qui ont voté à l'Assemblée générale de l'Onu contre sa décision de faire de Jérusalem la capitale éternelle d'Israël, il brandit des menaces ouvertes en claironnant lui et sa représentante au sein de cette instance que son pays se souviendra de ceux qui ont osé le défier. Et comme à toute chose malheur est bon, il se pourrait que cette décision de Trump soit salutaire pour le peuple palestinien.
Chems Eddine Chitour, dans son article «Année 2017 horribilis : année 2018 l'espoir est permis» paru dans le Quotidien d'Oran parle de la prophétie de Huntington sur le choc des civilisations en mettant l'accent sur l'irruption du religieux dans les sociétés ; tout comme, d'ailleurs, Philippe Portier et Alain Dieckhoff qui avancent que la religion sert de plus en plus de mode de gouvernance. Souvenez-vous des paroles de George W. Bush au lendemain de l'attaque du 11 décembre 2011 qui donna à son discours une connotation religieuse et parla de faire face au péril vert menaçant. On se souvient qu'à partir de là les troupes américaines s'acharnèrent sur les pays tels que l'Afghanistan, l'Irak etc.
Cet aspect de la prédominance du religieux se retrouve dans plusieurs régions du monde. Que ce soit en Amérique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient ou en Afrique, aussi bien les discours que les guerres ont une connotation religieuse et ethnique, pour rejoindre le raisonnement de l'auteur de l'article précédemment cité. Durant toutes les années écoulées les dirigeants occidentaux ont matraqué leurs populations avec des slogans qui associent terrorisme et Islam alors que 90% des groupes armés à travers le monde ont été créés par les gouvernants de ces pays occidentaux et n'ont rien à voir avec l'Islam. Au choix de cette politique hostile aux Etats arabes et musulmans, l'Etat hébreux n'est jamais étranger.
Les massacres des musulmans Rohingyas par la junte militaire et les sectes bouddhistes de Birmanie dont la Première ministre, Au Sung Tsu Kii, est, ironie du sort, prix Nobel de la paix, ont été parmi les faits qui ont marqué les esprits durant l'année écoulée. Ce drame qui a vu la destruction de villages entiers a provoqué un des exodes les plus dramatiques. Cette tragédie s'est déroulée et continue, hélas, au vu et au su de la communauté internationale sans que les grands de ce monde ne s'émeuvent ou fassent pression sur les responsables de ce pays pour arrêter les massacres et exiger le retour des populations dans leurs habitations au pays d'origine. Et encore une fois, nous retrouvons cette connotation religieuse où les bouddhistes birmans font la chasse et massacrent leur concitoyens mais cette fois-ci de confession musulmane qui sont obligés d'aller chercher refuge au Bengladesh voisin dont la pauvreté est reconnue mondialement.
Voila quelques évènements, entre bien d'autres, que j'estime dignes d'être relevés pour cette année qui vient de s'écouler. Quant à ceux de l'année qui va commencer, qui sera sans aucun doute très difficile à vivre pour le porte-monnaie des ménagères algériennes et pour la paix mondiale, ils se limitent aux espoirs. L'espoir que cette année 2018 apporte paix et sécurité au monde. Que la sagesse l'emporte sur la folie des égarés de ce monde. Que les pays arabes qui ont été détruits arrivent à vaincre les groupes terroristes qui leur ont été imposés par ceux-là mêmes qui étaient censés veiller à la sécurité du monde et qui sont en train de prétendre qu'ils sont venus chez eux, sans en être invités, pour combattre le terrorisme. Et que leurs peuples puissent retrouver la paix dont ils ont été privés.
Mon souhait est que les puissants de ce monde se départissent de leur arrogance, leur égoïsme et leur parti pris pour se consacrer à reconstruire un monde où les peuples puissent vivre en harmonie. Que ceux qui sont encore sous la domination d'autrui se libèrent de leurs occupants.
Enfin, mon désir est que mon pays qui est dans l'œil du cyclone puisse sortir indemne des complots qui se trament dans l'ombre et que les dirigeants qui le gouvernent se départissent de l'intérêt individuel en faveur de celui collectif. Qu'ils arrêtent de favoriser l'émergence des lobbys dominateurs qui finiront par prendre possession de la destinée du pays et le ruiner. Que Dieu nous en préserve !


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