La démission du président de l'ES Mostaganem, Benchenni Charef, est tombée tel un couperet chez les milliers de fans du club. Cette décision a fait réagir les inconditionnels des «Vert et Blanc» qui ont affiché leur soutien au président, et ce dans le but d'inciter les autorités locales à venir en aide au club. Pour l'intéressé, cette démission est irrévocable pour diverses raisons. Pour de nombreux observateurs, le départ de Benchenni Charef est une grande perte pour l'Espérance et son avenir. «Si je suis revenu au club c'est par respect à son histoire. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est qu'il y a eu des hommes derrière, une gestion saine et une réelle volonté de replacer l'Espérance à sa véritable place. Mais je ne peux subvenir à moi seul à toutes les dépenses du club. L'accession a un prix. Jusqu'à présent, nous avons investi cinq milliards 700 millions de centimes. Tous les joueurs et autres salariés du club ont été régularisés. J'ai épongé les dettes antérieures pour éviter le blocage du compte du club. Aussi, nous n'avons pas bénéficié d'un centime des recettes du stade, sous prétexte que les anciens présidents ont laissé une dette de 240 millions de centimes. Il reste l'équipementier, avec lequel nous avons une convention pour des paiements partiels. A cet effet, nous avons reçu, grâce à l'actuel wali, un chèque de 100 millions de centimes émanant d'un sponsor d'Alger», dira Benchenni Charef. En outre, il reste une dette à régler au niveau de la LFP et qui s'élève à un milliard 50 millions de centimes, faute de quoi l'ESM n'accèdera pas. C'est vrai. J'ai demandé les documents pour entamer les démarches nécessaires pour régler ce problème, mais aucune justification ne m'a été donnée par l'ancien président, Mana Saâda, puisque et par malheur Boualem Laribi, que Dieu ait son âme, est décédé», confirme notre interlocuteur. Ce dernier interpelle les autorités locales à intervenir pour contribuer au sacre et faire sortir l'Espérance de Mostaganem du marasme. «Aucun industriel de Mostaganem ne s'est manifesté pour aider le club comme ils l'avaient promis à l'ex-wali Temmar Abdelwahid. On a accordé des milliards aux anciens présidents et le club a rétrogradé. Aujourd'hui, personne ne s'est manifesté alors que l'ESM est tout près de la Ligue 2. Que l'on sache que j'ai eu l'honneur d'être sollicité pour présider aux destinées de la grande équipe du MCO, mais j'ai décliné l'offre pour des raisons personnelles. L'ESM est délaissée par les siens, car nous avons sollicité plusieurs entreprises publiques et privées pour un sponsoring, mais en vain», dira-t-il. En somme, il est souhaitable que les autorités locales à leur tête le wali de Mostaganem, Rabhi Mohamed Abdennour, interviennent pour une contribution au renouveau de l'ESM en sensibilisant les parties concernées. C'est du moins le vœu des dirigeants qui nous ont fait part de leur demande quant à la gestion de l'OPOW dans le cadre de l'autonomie de gestion. C'est la moindre des choses envers l'Espérance de Mostaganem qui a réalisé un parcours exceptionnel, le meilleur des trois groupes confondus durant la phase aller en s'accaparant du titre de champion d'automne. Comme quoi, la résurrection de l'ESM est en marche après plusieurs années de disette. Avec quinze points d'avance sur le nouveau dauphin, le CRB Aïn-Ouessara, les Mostaganémois d'Ettaradji dominent le championnat amateur Ouest avec la meilleure attaque des trois groupes confondus et un Benmeghit, le meilleur buteur de cette équipe avec 14 réalisations. Au vu de ces remarquables résultats, on peut dire que les notables de l'Espérance et l'ancien wali ont eu raison de miser sur le retour de Charef Benchenni pour le poste de président car, jusqu'à preuve du contraire, ce dernier a été à la hauteur de la confiance placée en lui. Ceci aura permis aux milliers d'inconditionnels de l'Espérance de rêver d'une accession qui se profile à l'horizon et le stade Benslimane s'avère aujourd'hui trop exigu pour répondre à la demande du public espérantiste. Mais toute cette euphorie risque de partir en fumée, et là ce serait bien dommage pour une équipe telle que l'ESM qui a eu l'honneur de jouer les deux premières finales de la Coupe d'Algérie et a enfantée de grandes figures à l'image des Ould Bey, Ould Moussa, les frères Kheirat, Zidane, Maouche et les autres.