Les opérations de démolitions des habitations désaffectées et dont les familles ont été relogées dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, se poursuivent à Ras El Ain. Les autorités locales ont retenu une liste de 100 constructions illicites, érigées dans la partie-sud dudit quartier. L'objectif est de lutter contre le phénomène et de récupérer les assiettes foncières pour la réalisation de projets d'utilité publique. En effet, une grande partie du bidonville de Ras El Ain a été rasée, l'année dernière, après le relogement, par étapes de plus de 800 familles, dans le cadre du plan spécial Les Planteurs'. Les responsables locaux ont visé la partie-sud du bidonville, située près de la nouvelle route menant du rond-point de la 2ème Région militaire, vers la Pêcherie d'Oran. Ce sont plus de 500 habitations illicites qui ont été démolies et de nombreuses dispositions prises pour éviter toute nouvelle construction sur le site éradiqué. En attendant l'exploitation des assiettes récupérées, un comité de veille, composé de plusieurs services et des représentants des habitants a été mis en place pour éviter toute nouvelle construction sur le site désaffecté. Le comité veillera, en outre, à interdire à toute nouvelle famille de s'installer, illicitement, pour bénéficier d'un logement. Juste après le relogement des familles des Planteurs, dans la localité de Oued Tlélat, une opération de démolition, de grande envergure, a été lancée en présence du wali d'Oran et a visé le bidonville dont les familles ont été relogées. Par ailleurs, des instructions fermes ont été données par le chef de l'Exécutif pour raser l'ensemble des habitations de fortune, une manière jugée efficace pour parer à d'éventuels squats. Concernant l'avenir du site, le wali a annoncé il y a quelques jours, la nécessité de restructurer le quartier. «Reboiser tout le terrain récupéré, cela serait un sinistre retour à la case départ, puisque, ce faisant, nous mettrons en place, de nos propres mains, les conditions favorables à une résurgence du phénomène baraquement. L'idée, c'est de restructurer le secteur, le ré-urbaniser spécifiquement tout en respectant ses caractéristiques, ses singularités, dont en prime sa proximité immédiate de Sidi El-Houari», a-t-il expliqué. A ce titre il s'agit de mettre en application l'étude du POS de 2001. Réalisée par le BET Buvor, l'étude du POS qui a été approuvée, en 2001, prévoit surtout de meubler les trois quarts de ce site, s'étendant sur une superficie de 203 ha, en habitats collectifs et équipements publics, d'aménager un terrain à boiser ainsi que quelques espaces verts et aires de détente et de loisirs, tout en sauvegardant une parcelle de 51 ha, entre patrimoine historique et site naturel. Il est utile de rappeler que sur le plan de la ville d'Oran de 1964, établi par le Service de l'Urbanisme, le ravin de Ras El-Aïn ne figure pas comme projet mais se présente sous forme de zone sans désignation entre les groupes de quartiers Eugène-Etienne et Les Planteurs à l'ouest, et le camp militaire dénommé Saint-Philippe à l'est. A partir de 1975 apparaît l'étude du Plan-directeur d'urbanisme d'Oran. L'examen du plan de synthèse de l'occupation du sol montre une zone de rénovation, à l'ouest de la ville et dans laquelle se situe le ravin. Elle se développe sous une vaste forme oblongue et hachurée. Une ligne abstraite la divise transversalement en deux parties dont l'une est dénommée Sid El-Houari, tandis que l'autre, sans limites précises, juxtapose les noms de Ras El-Aïn et Les Planteurs. Signalons qu'outre cette partie du bidonville de Ras El Ain, trois autres grands bidonvilles ont été complètement rasés, il s'agit des deux grands bidonvilles de Aïn El-Beida et Cheklaoua, et le bidonville de Hai Nakhil a l'entrée de Sidi Chahmi.